Washington — La Banque mondiale a approuvé un financement à l'appui des politiques de développement (DPF) d'un montant de 48 millions de dollars en faveur de la Mauritanie, le 29 février 2024. Cette opération comprend un DPF d'un montant de 24 millions de dollars associé à une option de tirage différé pour les risques liés aux catastrophes naturelles (Cat-DDO) de 24 millions de dollars.
Ce financement à l'appui des politiques de développement (DPF) est étroitement aligné sur les priorités du gouvernement établies dans la Stratégie de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP), qui préside au développement durable du pays pour la période 2016-2030. Il est soutenu par une assistance technique fournie par la Banque mondiale, conformément au cadre de partenariat pays (CPF) pour la période 2018-2023.
Ce financement vise à stimuler les efforts du gouvernement pour renforcer la gestion budgétaire et de la dette tout en renforçant la résilience du pays face au changement climatique et aux risques de catastrophes naturelles.
Selon Cristina Santos, responsable des opérations de la Banque mondiale pour la Mauritanie : « Ce financement autonome assorti d'une option de tirage différé arrive à point nommé pour soutenir les réformes du gouvernement et offrir des ressources disponibles pour faire face aux éventuels chocs climatiques. »
Le programme comprend une large gamme d'initiatives : il prévoit notamment d'institutionnaliser la publication régulière d'une stratégie de gestion de la dette à moyen terme et d'un plan d'emprunt annuel, mais aussi d'évaluer la mise en oeuvre de ces stratégies. Il implique également l'adoption d'un robuste cadre de gestion des risques budgétaires, particulièrement ceux liés aux chocs climatiques.
De plus, il implique d'établir un cadre juridique pour la déclaration d'impôts en ligne, d'augmenter le taux de taxe sur la valeur ajoutée dans le secteur des télécommunications, et d'introduire une taxe d'un montant équivalent à 5 % du chiffre d'affaires des sociétés de télécommunication. Le programme inclut par ailleurs l'adoption d'une nouvelle loi sur la concurrence pour diversifier l'économie, la création d'un cadre institutionnel de préparation et de réponse aux situations d'urgence unifié et incluant l'égalité entre les sexes, la mise en oeuvre d'une nouvelle loi de planification urbaine sensible à la dimension climatique, ainsi que l'établissement d'un observatoire du littoral pour suivre les écosystèmes côtiers et guider le processus de décision en matière de développement et de protection du littoral.
La préparation de cette opération fait suite à un processus de consultation étendue impliquant les représentants du gouvernement, les partenaires du développement ainsi que les représentants du secteur privé et de la société civile. Elle s'appuie également sur les résultats d'analyses préalables de la Banque mondiale.