La délégation sénégalaise a enfin remporté son premier titre dans les 13es Jeux africains (Accra : 8 - 23 mars 2024). Une médaille d'or décrochée, hier, par Monica Sagna, dans la catégorie reine, chez les dames, les +78kg. Trois autres breloques, 2 en argent et une en bronze, sont également tombées dans l'escarcelle des « Lions ».
ACCRA (GHANA) - Après deux jours de disette pour la délégation sénégalaise aux 13es Jeux africains (8 - 23 mars 2024), il fallait bien remonter la pente, hier, jeudi, à Accra. Et qui, hormis les combattants du judo, les seuls d'ailleurs en lice ce jour, pour permettre au pays de garnir, à nouveau, son tableau de médailles ? Les protégés de l'entraîneur Abdou Karim Seck ont alors bien joué leur partition au Gymnase Ga Mashie de la capitale ghanéenne où ils se sont illustrés dans les catégories des lourds, en filles comme en garçons.
Celle qui s'est le plus illustrée est Monica Sagna qui a remporté le titre (+78kg) chez les dames. Opposée à la Tunisienne Sarra Mzougui, qui l'a battue à trois reprises par le passé, pour la médaille d'or, elle a fait preuve d'une maîtrise sans faille pour pousser son adversaire à la faute et remporter le gain du combat aux points.
Bien entrée dans son combat avec un avertissement infligé à son vis-à-vis, Monica a manoeuvré pour s'imposer, enfin, contre son adversaire.
À sa suite, Mbagnick Ndiaye qui mettait en jeu son titre acquis, en 2019, à Rabat, n'a pas réussi à conserver sa couronne. Face à l'Algérien Mohamed El Mehdi Lili, le triple champion d'Afrique de la catégorie a tenu le bon bout jusqu'à 32 secondes de la fin du combat. Avant que son adversaire n'égalise, puis ne s'impose dans le golden score par ippon. Une déception pour le public majoritairement acquis à la cause du Sénégalais.
Mais pour Mbagnick Ndiaye, c'est bien une rédemption après des soucis sanitaires. « Je reviens de très loin, après plus de deux mois de blessure. J'ai repris la semaine dernière et cette compétition va nous préparer pour les prochains Championnats du monde pour la qualification pour les Jo », a-t-il révélé. Non sans donner rendez-vous aux prochaines joutes mondiales où il ira chercher la qualification pour le rendez-vous parisien.
Comme Mbagnick, Abderrahmane Diao s'est contenté de l'argent à défaut d'avoir l'or. Contre le Tunisien Abdelaziz Ben Ammar, il a montré quelques signes d'essoufflement au cours d'un combat perdu sur ippon.
Un peu plus tôt, Georgette Sagna avait montré la voie dans le camp sénégalais. Dans la même catégorie que sa soeur, elle s'est emparée du bronze chez les +78kg en remportant la finale par ippon face à l'Égyptienne Soliman Kadry Hashem Soliman Safa. Un premier podium qui avait donné le ton d'un après-midi fructueux pour la délégation sénégalaise qui retrouve les tatamis ce vendredi avec les compétitions par équipes, avec de nouveaux espoirs de podium.
NATATION
Le Dtn Thierno Diouf satisfait des performances sénégalaises
À Accra, les nageurs sénégalais ont remporté trois médailles de bronze, avec Oumy Diop à deux reprises et Steven Aimable. Deux athlètes qui ont également battu les records du Sénégal. Des performances, entre autres, qui constituent un motif de satisfaction pour le Directeur technique national (Dtn), Thierno Diouf qui a, par ailleurs, déploré la situation de la Piscine olympique nationale qui impacte les performances de nageurs sénégalais.
ACCRA - Les dernières épreuves de natation des 13es Jeux africains (Accra, 8 - 23 mars 2024) ont été disputées mercredi. Le Sénégal a décroché trois médailles de bronze. Deux records nationaux ont été battus et des finales disputées. Une 10e place, au classement général, a, en fin de compte, sanctionné la participation sénégalaise.
« J'estime que c'est un bilan satisfaisant, dans la mesure où, il faut toujours comparer par rapport à la précédente participation. En 2019, au Maroc, la natation n'avait pas de médaille. Et si j'ai bonne mémoire, c'est en 2007 que nous avons eu 3 médailles aux Jeux africains. Donc si on revient en 2023 pour récolter trois autres médailles, c'est extrêmement important », a apprécié Thierno Diouf.
Il trouve que c'est un bilan satisfaisant, d'autant plus que la barre a été très haut. « Comme c'est une année olympique, beaucoup de nageurs sont venus chercher la qualification pour les JO. Les Égyptiens et Sud-Africains sont venus pour réaliser les minimas ; imaginez donc le niveau que cela a entraîné et qui nous arrange. Il nous a permis, en plus des trois médailles, de battre deux records par Oumy Diop pour celui du 50 m papillon et Steven Aimable qui a amélioré le record du 50 m dos », a-t-il ajouté.
La natation sénégalaise a donc terminé ses compétitions, mercredi dernier, avec trois finales disputées par ses athlètes. Même si aucune médaille n'a été enregistrée lors de cette ultime journée, le Dtn se satisfait des performances de ses protégés. « Dès l'instant que vous participez à une finale au niveau de la natation africaine, c'est déjà un grand pas en avant. Parce que parfois, pour chaque épreuve, il y a une vingtaine de pays qui s'inscrivent.
Et il n'y a que huit nageurs qui arrivent en finale. Et le Sénégal, sur trois épreuves, s'est qualifié au moins en finale pour les deux. Aussi, comme on l'a constaté, il y a un niveau nettement supérieur de la part de l'Égypte et de l'Afrique du Sud, et même de l'Algérie. C'est pourquoi on continue à se tester », a estimé Thierno Diouf. Selon lui, la 6e place obtenue en finale du 4x100m 4 nages par le relais sénégalais est « assez confortable ». Ce qui est également prometteur, d'autant plus que, dans 45 jours, il y aura les Championnats d'Afrique en Angola pour lesquels les nageurs se préparent.
La performance des « Lions » de la natation est tout aussi louable pour le technicien qui a rappelé que la natation a amené à Accra juste quatre nageurs garçons. « Cela a été une difficulté majeure par rapport au relais. Parce que quand on se qualifie, généralement dans l'après-midi, les autres nations renforcent l'équipe ; soit par deux autres nageurs beaucoup plus frais. Il y a une stratégie pour faire récupérer certains pour se qualifier et par rapport à la finale, disputer la course avec des nageurs frais », a-t-il fait savoir.
Une opportunité qui n'était pas offerte à la délégation de quatre nageurs qui ont disputé les relais en plus des épreuves individuelles, malgré la fatigue. « Ce qui fait que s'ils arrivent à se qualifier, c'est déjà pour moi, une chose extrêmement importante. Nous trouvons donc la 6e place satisfaisante, vu le niveau mais également les conditions dans lesquelles nous sommes à ces Jeux africains », a déclaré M. Diouf.
Préparation des Championnats d'Afrique
Après Accra, les athlètes sénégalais ont les yeux rivés sur Luanda, en Angola, où sont prévus les Championnats d'Afrique de natation. Et le Dtn de faire noter qu'après la compétition, Matthieu Ousmane Sèye et Oumy Diop rentrent « parce qu'ils ont une permission de leurs universités. Ils ont également des compétitions universitaires, en particulier pour Matthieu, le 15 mars (aujourd'hui) en France. Sur place, ils vont poursuivre la préparation pour les Championnats africains ». Il a tout de même regretté la situation des nageurs qui sont au pays, en particulier El Hadj Adama Niane.
Ce, avec la panne de la Piscine olympique qui a beaucoup impacté sur son niveau. « Physiquement, il ne tient pas souvent dans les 25 derniers mètres. Il traîne, ce qui est lié à un manque de condition physique parce que tout simplement, il a fait sa préparation dans des bassins qui ne sont pas de 50 m ; c'est parfois des bassins de 15 ou 25 m », a renseigné Thierno Diouf. À ses yeux, l'état de la Piscine olympique constitue un frein au développement de la natation sénégalaise ; « d'autant plus que nos nageurs de l'élite ne peuvent pas s'y entraîner un mois ferme sans qu'il y ait des pannes. Cela impacte nos performances ».
L'espoir d'un mieux-être de la natation
Le Dtn de la natation est convaincu qu'avec les résultats enregistrés à Accra, l'avenir de la discipline au Sénégal est assez prometteur. Il estime qu'on se rapproche davantage des grandes nations de natation et ce qui est intéressant, c'est qu'on a de jeunes nageurs. « Oumy a moins de 21 ans et est à ce niveau, à cet âge. L'Égyptienne Farida Osman, qui a plus de 30 ans, continue à performer.
Donc si on a Oumy qui est, à maximum, trois secondes d'elle, on peut espérer que d'ici deux à trois ans, elle pourra occuper le toit de l'Afrique sur son épreuve », a-t-il fait remarquer. Thierno Diouf a aussi souligné qu'il y a Steven Aimable qui « était en baisse de niveau pendant un bon moment et qui, depuis quelque temps, est redevenu performant. On a vu, depuis les Championnats du monde, en juillet 2023, et lors des derniers Championnats du monde de Doha, en février dernier, qu'il a fait un grand bond ». Il a, selon lui, confirmé à Accra avec un record du Sénégal ; « ce qui signifie qu'il est en progression ».
Tout comme, ajoute-t-il, Matthieu Ousmane Sèye qui « détient également deux records du Sénégal et qui sont assez récents, il y a juste deux mois. Ils sont en concurrence pour décrocher leurs tickets pour « Paris 2024 ». Ce qui veut dire qu'on est dans un contexte qui peut tirer nos nageurs vers un niveau beaucoup plus performant ». Le Dtn espère ainsi que les prochains Championnats d'Afrique seront l'occasion de confirmer cette progression et « on pourra récolter beaucoup plus de médailles ».