Congo-Kinshasa: Imbroglio dans l'Est de la RDC - Mgr Fridolin Ambongo impute la responsabilité à la mauvaise gouvernance

La crise sécuritaire qui sévit à l'Est de la République démocratique du Congu (RDC) depuis la résurgence de la rébellion du M23 continue de préoccuper de nombreux esprits dans le pays. Chacun des Congolais a une perception personnelle par rapport aux enjeux qui sous-tendent cette guerre.

L'Eglise catholique qui s'exprime régulièrement sur les questions vitales qui touchent la nation n'a pas dérogé à cette règle. En témoigne, l'interview accordée récemment par le cardinal Fridolin Ambongo à KTOtv, une chaîne de télévision catholique de langue française. Dans cet entretien, l'archevêque métropolitain décrypte la situation à l'Est du pays secouée par des groupes armés nationaux et étrangers dont le M23 soutenu par le Rwanda. La mauvaise gouvernance ainsi que l'absence de l'intérêt général au profit des intérêts personnels seraient, d'après lui, à la base de l'imbroglio que connaît actuellement cette partie du pays.

Le cardinal congolais a vertement attaqué les dirigeants politiques de son pays qui ne prennent pas à coeur les préoccupations de leurs administrés en terme d'amélioration de leur vécu quotidien. "Tous ceux qui arrivent au pouvoir mettent l'accent tout de suite sur leurs intérêts personnels, l'intérêt de leur groupe et l'intérêt de la population ne les intéresse pas", a-t-il lancé. À cela s'ajoute l'influence des forces "obscures" et "extérieures" qui empêche la stabilité dans la partie Est de la RDC.

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L'homme de Dieu n'épargne pas non plus les grandes compagnies pétrolières, forestières et minières qui s'adonnent à des combinaisons d'intérêts économiques au grand dam des Congolais, en se servant des pays voisins. Les conditions humaines et politiques n'intéressent pas ces firmes internationales obsédées seulement par l'idée de prendre les minerais et partir avec, a-t-il fait remarquer. Il a invité le peuple congolais à une remise en question, par lui-même, quant à sa manière de gérer le pays.

Non à la levée de la peine de mort

Le cardinal Fridolin Ambongo a, par ailleurs, exprimé sa totale désapprobation quant à la levée du moratoire sur l'exécution de la peine de mort décidée récemment par le gouvernement . Considérant cette décision comme un recul, il dit craindre qu'elle n'ouvre la voie aux règlements des comptes. " C'est un pas en arrière. Je ne trouve pas qu'un gouvernement responsable puisse lever une telle option pour punir les gens qu'on appellerait les traitres. La notion de traites, nous devons d'abord nous mettre d'accord sur ce que cela signifie. Quand je prends la réalité ici au Congo, les grands traitres à la patrie ce sont ceux qui sont au pouvoir", a-t-il affirmé, concluant: "Je ne souhaiterai pas qu'on profite d'une notion floue de traitre pour des règlements des comptes sur le plan politique".

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