L'idée a bien trouvé un écho favorable auprès du fondateur du Think-Tank Afrikajom Center. Invité de l'Info Matin sur la TFM hier, Alioune Tine a jugé «extraordinaire», l'initiative d'un débat entre les candidats qui, selon lui, va permettre quand-même de dissiper la violence politique.
L'idée de soumettre les candidats à un débat public est «extraordinaire !», d'après le fondateur de Afrikajom Center. Selon Alioune Tine, qui était invité de l'Info Matin sur la TFM hier, mardi 19 mars 2024, «Il faut qu'on arrête le soliloque et la promenade. Au Sénégal, vraiment nous avons des journalistes compétents, notre problème des élections, c'est le soliloque et la promenade. Mais la confrontation, c'est important. Il faut qu'ils viennent devant les plateaux. Que chacun parle, argumente, pour ne pas nous amener dans la violence.»
M. Tine relève qu'«Il y avait un débat sur la capitale. C'est un débat extrêmement important. On ne vit plus à Dakar. Et puis, maintenant, les capitales, on pourrait les changer en disant : "non, je l'amène au centre du pays, qu'elle soit une capitale économique". Et après, il faut tisser, par exemple Nord, Sud et que chaque Sénégalais, où que tu sois, puisse s'y retrouver. L'équité territoriale, c'est un enjeu énorme», a souligné l'ancien président de la Rencontre Africaine pour la défense des droits de l'homme (RADDHO).
Poursuivant son propos, l'Expert indépendant des Nations Unies sur la situation des droits humains au Mali, ajoute que «La question des fractures est évidente. Les fractures qui existent entre les générations, nous le voyons, c'est énorme. Cela aussi pourrait engendrer un problème de gouvernabilité. Il y a des fractures ethniques au Nord, comme au Sud.»
D'ailleurs, «Il y avait un maire qui a tenu des propos que nous pourrons pardonner, certes, mais vraiment pour dire qu'il ne doit plus proférer de tels propos. Le vote est libre. Vraiment personne ne doit menacer qui ce que ce soit ou envoyer des troupes sur un groupe social», a-t-il déclaré à l'endroit du ministre Me Moussa Bocar Thiam.
Lors d'une caravane hier, à Ourossogui, ville dont il est le maire, Me Thiam a soutenu : «Je m'adresse à tous les Wolofs, les commerçants et ouvriers qui sont à Ourossogui et qui ne souhaitent pas voter pour Amadou Ba. Vous n'avez pas le droit de voter contre Amadou Ba. Si vous votez pour l'opposition, vous, ce sera préjudiciable pour l'économie du pays». Des propos qui ont suscité beaucoup de réactions de désapprobation et de condamnation sur la toile.
Mais Alioune Tine n'a pas manqué de magnifier la démocratie sénégalais, comparée à d'autres pays voisins. «Ce que je vois dans la démocratie sénégalaise, malgré tous les problèmes que nous rencontrons, le débat qui existe au Sénégal en période électorale, c'est rare de le voir dans la sous-région», a-t-il conclu.