Le candidat de la coalition Diomay Président est d'avis que le programme devant réaliser leur vision économique d'un Sénégal souverain, démocratique, prospère et protecteur de l'environnement ne pourrait se baser simplement sur la rationalité économique traditionnelle. Bassirou Diomay Diakhar Faye confie que ce programme économique se fonde sur quatre (04) principes que la souveraineté, la croissance, l'équité et la protection de l'environnement.
« Ensemble pour un Sénégal juste et prospère ». C'est ce que prône le candidat Bassirou Diomay Dikhar Faye en vue de l'élection présidentielle du 24 mars 2024. Le candidat de la coalition Diomay Président promet aux sénégalais de mettre en place un modèle économique endogène pour le Sénégal avec les fondements que sont l'agriculture, comme rampe de lancement, l'industrie comme relais et la finance au service du développement.
« Nous rationaliserons les dispositifs existants (Bnde, Fonsis, Fongip, Der/Fj) par la création d'une seule et unique Banque publique d'investissement du Sénégal (Bpis) », s'engage le candidat choisi, comme plan B en remplacement du chef de l'opposition sénégalaise Ousmane Sonko. Ce dernier n'a pas pu être candidat à cause du refus de l'administration de le réintégrer sur la liste électorale et lui remettre ses fiches de parrainage après deux décisions de justice en sa faveur.
Le plan B de Pastef quant à lui, s'engage à mettre en place le "Livret d'épargne du patriotisme économique populaire" pour les particuliers, pour le financement des petites et moyennes entreprises locales ou régionales. Il mettra aussi en place des dispositifs permettant de mettre la puissance financière de la diaspora au service de la renaissance économique et sociale du Sénégal. Pour cela, dit-il, des filiales de la Banque publique d'investissement du Sénégal seront ouvertes dans la diaspora.
Dans son programme, le candidat qui est récemment sorti de prison avec son leader Ousmane Sonko après y être mis pour des « raisons politiques », déclare qu'ils mettront en place un système bancaire public inspiré du modèle allemand pour relever le niveau de bancarisation du pays et maitriser le circuit de financement de l'économie par la création d'une Banque postale qui devra compter sur le réseau d'agences du Groupe La Poste, déjà bien implantées dans tout le pays.
Aussi, s'engage-t-il, nous mettrons en place un Bureau d'intelligence économique (Bie) chargé de la prospective économique à court, moyen et long terme sur les plans national, sous régional (Uemoa), régional (Cedeao) et Africain (Zlecaf).
Un programme de mécanisation de l'agriculture
Pour le secteur agricole, Bassirou Diomay Diakhar Faye confie qu'ils engageront une réforme agraire basée sur la sécurisation des droits fonciers des exploitations familiales et des investissements privés. Dans le même sillage, il annonce la mise en place d'un ambitieux programme de mécanisation de l'agriculture et va oeuvrer pour un accès des producteurs au crédit.
« Nous érigerons en priorité absolue la maîtrise des ressources en eau afin de permettre une production agricole durant toute l'année », dit-il avant d'ajouter qu'ils mettront en place un Fonds d'appui à la recherche et à la vulgarisation des acquis de la recherche agricole (Farvar). Ce Fonds alimenté en partie par l'État du Sénégal, aura pour vocation, selon lui, de soutenir à la fois les activités de recherche et de dissémination des technologies et innovations développées par la recherche. Des contrats de performance seront signés avec les instituts de recherche et de vulgarisation agricole, annonce-t-il.
« Nous affecterons 10% du budget national à l'agriculture, conformément à la recommandation de l'Union Africaine (engagement de Maputo puis de Malabo) et réviserons la politique de développement des projets budgétivores et inefficaces en promouvant davantage les appuis budgétaires », souligne le programme de Diomay Président. Ledit programme annonce dans la foulée la redynamisation du Système national de recherches agro-sylvo-pastorales pour assurer la coordination et la cohérence des interventions et pour une politique de financement adaptée, souverain et pérenne.
S'il est élu au soir du 24 mars prochain, l'inspecteur des impôts et des domaines promet de renforcer l'Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) en termes d'infrastructures, de ressources financières allouées et de ressources humaines. Un plan de recrutement d'au moins 200 chercheurs sur 5 ans sera lancé, dit-il.
Une jonction entre les coopératives agricoles et les coopératives d'élevage
Pour le sous-secteur de l'élevage, rapporte le programme de Diomay Président, mous mettrons en place un programme national de production fourragère, les objectifs visés étant l'autosuffisance alimentaire du cheptel national, la réduction de la dépendance au marché extérieur et la promotion de la compétitivité des chaînes de valeur animales.
Il sera aussi mis en place un programme national de développement de la chaîne de valeur laitière à long terme. Il permettra d'améliorer la production laitière par l'insémination artificielle, d'assurer une autosuffisance en lait et produits laitiers et limiter les importations. Ce programme contribuera aussi à la production de viande grâce aux mâles (sexe-ratio 50/50) non destinés à la reproduction.
« Nous mettrons en place un programme national d'appui à la chaîne de valeur avicole pour assurer une autonomie en Oac (oeufs à couver) et une meilleure capacité d'autosuffisance en volailles et oeufs », s'engage le candidat de Diomay Président qui annonce aussi la création d'une Agence de sécurité sanitaire des aliments pour prendre en compte la problématique des Ogm (Organismes génétiquement modifiés) dans les intrants alimentaires pour le bétail et l'approche One Health : zoonoses, biosécurité, pesticides, mycotoxines, usage des antimicrobiens et résistance aux antimicrobiens.
« Nous créerons une jonction entre les coopératives agricoles et les coopératives d'élevage. Ainsi, les coopératives agricoles pourront vendre éventuellement de l'aliment de bétail ou de volaille aux coopératives d'élevage. Inversement, ces dernières pourraient fournir de l'engrais naturel aux premières avec les déjections animales », explique le candidat.
Il y aura également un programme national de sécurisation des systèmes d'élevage qui sera axé sur la création d'un système d'identification des animaux et des élevages avec un numéro
d'identité unique pour chaque animal et chaque élevage ; la création d'un système de déclaration obligatoire des animaux.
Suspension des accords de pêche avec l'Union européenne
Pour la pêche, le candidat prévoit de réserver la zone 12 milles marins (12 miles) à l'exercice exclusif de la pêche artisanale. Cette réforme majeure, explique-t-il, vise à protéger la pêche artisanale et les professionnels artisans de l'incursion des bateaux de pêche industrielle.
Le programme de Diomay prévoit la mise en oeuvre des plans d'aménagement portant sur des pêcheries capitales. Les pêcheries concernées par les plans d'aménagement seront identifiées et sélectionnées en rapport avec les spécialistes habilités au sein de l'administration des pêches et toutes les parties prenantes concernées parmi lesquelles les institutions de la recherche halieutique et les professionnels du secteur.
Il annonce l'élaboration et la mise en oeuvre d'un Plan national d'immersion et de gestion des récifs artificiels communément appelé « Plan Récif ». L'objectif de ce plan est de reconstituer les habitats et écosystèmes marins dégradés par des décennies de mauvaises pratiques de pêche tant artisanales qu'industrielles.
« Nous renforcerons le dispositif de surveillance maritime des eaux sous juridiction sénégalaise et de lutte contre les activités de pêche illicite, non réglementée et non déclarée (pêche INN) », s'engage Bassirou Diomay Diakhar Faye qui promet aussi d'appliquer sans concession et dans toute sa rigueur la réglementation sur la pêche maritime pour mettre fin à la gestion politicienne et complaisante du secteur.
« Nous suspendrons les accords de pêche avec l'Union européenne et auditerons le pavillon sénégalais », promet le candidat de la coalition Diomay Président. Qui « fera de l'aquaculture une filière suffisamment développée pour contribuer considérablement à la satisfaction de la demande du marché national et pour permettre aux privés sénégalais d'en tirer profit ».
Pour y arriver, dit-il, nous renforcerons le cadre juridique et réglementaire de l'aquaculture, notamment pour mieux sécuriser les investisseurs ; mettrons en place un Fonds de promotion de l'aquaculture pour accompagner les acteurs qui veulent investir dans la chaîne de valeur aquacole.
Dans le même cadre, ajoute-t-il, nous renforcerons l'encadrement technique et institutionnel des acteurs par la multiplication des centres et stations aquacoles dans les régions et les zones où le potentiel de développement existe ; et encouragerons la production d'aliments de poissons au niveau local à travers la mise en place d'unités industrielles.