Plus que 72 heures avant le scrutin présidentiel du 24 mars 2024, pour ceux qui en doutaient encore. Oui les dix neufs candidats qui sont en piste redoublent d’ardeur dans les promesses, ou engagements, c’est selon pour rallier les non « militants encartés », la frange la plus importante de la population à leur cause, ou devrais-je dire leurs projets, si tant est qu’ils en ont.
Derrière cette effervescence soudaine dictée par l’approche de la date fatidique, les manœuvres sont en cours au niveau des états-majors. La tendance qui s’affiche et qui pourrait probablement être modifiée dessine des groupes aux contours imprécis et dont les intérêts divergent.
C’est vrai que le mamouth électoral a été sérieusement dégraissé. Des Deux cent candidats préposés au parrainage 93 ont finalement déposés leurs dossiers et au finish 19 seulement sont en compétition.
Mais le paysage politique n’en reste pas moins marqué par beaucoup d’incertitude, même si on semble tracer une dualité artificielle entre deux camps : celui du pouvoir dirigé par l’ancien premier ministre Amadou Ba et celui de la coalition dirigée par le candidat Bassirou Diomaye Faye.
Le choc tant attendu, et maintes fois différé aura bien lieu le 24 Mars 2024 sous la forme d’une triangulation très probablement, à moins d’un miracle. Très certainement, on aura face aux candidats « estampillés » proche du pouvoir, les candidats issus des flancs de Yewwi Askan wi et les autres, qu’on peut qualifier de non alignés dont la caractéristique principale est qu’ils sont de très hauts cadres pour ne pas dire technocrates, avec un discours très structuré.
La grosse interrogation se trouve dans le jeu des alliances né du choc du premier tour qui se prépare. D’ores et déjà, il faut relever qu’il y a un premier cercle qui convoque la retrouvaille des libéraux pour contrer « le péril » des « souverainistes » de la coalition Diomaye Président, qui est le second cercle, qui vent debout, fait appel « aux patriotes » et « antisystème » et pour l’essentiel aux déçus du camp de Benno Bokk Yaakaar (BBY) et de la gouvernance de Macky Sall, pour se défaire du régime en place.
Enfin, il y a le troisième cercle dit des socio-démocrates et « Assisards » composé par les adeptes de l’idéologie de la gauche réformiste, qu’incarne le candidat Khalifa Sall de la coalition Khalifa Président.
Entre ces trois cercles qui englobent plus ou moins les 19 candidats en course, se trouve un bassin flottant de candidats « dits spoliés ou recalés », qui ne se sont pas à ce jour déterminés, ce qui à terme, présage un mouvement « tectonique ».
De ce point de vue, des rapprochements sont à attendre, mais sauf miracle, ils n’auront pas la consistance et la longévité de BBY, qui dans l’histoire du Sénégal a été la seule alliance électorale devenue une alliance politique, même si son niveau de structuration a été sommaire.
Cette dynamique ne sera pas de toute évidence un long fleuve tranquille, au regard des profils des différents candidats et de leur poids électoral, mais aussi et surtout de l’avenir de certains qui jouent leur dernière carte, ou se projettent sur l’avenir proche. En toile de fonds les affinités idéologiques pourront permettre de surmonter certaines difficultés et donner de la cohérence. Les résultats du premier tour pourront aider à la structuration du cercles, après les chocs inévitables, lorsqu’il s’agira de gouverner. Oui, la finalité c’est de « gagner et de gouverner ensemble » comme dirait l’autre.
D’ici là, il faudra régler les problèmes nés de la consistance des alliances hybrides tant au niveau de la coalition du pouvoir que dans les oppositions, si tant est que ce ne sont que des alliance électorales seulement. Le PUR a clairement indiqué sa position sur le modèle d’alliance qu’il faut attendre pour aller aux urnes. Surement ce ne sera pas un partage de postes. Cela a le mérite d’être clair, vivement que tout le monde ait ce même entendement.