À Beni, 25 adolescents âgés de 14 à 17 ans ont été retirés des candidats volontaires à une carrière militaire. Comme d'autres avant eux au camp militaire de Mambango, situé à 15 kilomètres du centre-ville de Beni, dans le Nord-Kivu, ils affirment avoir fui les exactions et le recrutement forcé par la rébellion du M23 dans le petit Nord-Kivu.
Comme leurs prédécesseurs, ils se sont rendus aux FARDC à Rwindi, dans le territoire de Rutshuru. Certains de ces mineurs ont exprimé le souhait de s'engager dans l'armée congolaise pour servir la patrie, plutôt que de travailler pour les rebelles du M23.
C'est précisément parce que la loi interdit le recrutement de mineurs par les forces et groupes armés que la section Protection de l'enfant de la MONUSCO à Beni, chargée de la protection et de la défense des droits des enfants, a mené mercredi 6 mars 2024 une opération de vérification et d'identification des candidats volontaires au recrutement par l'armée au camp militaire de Mambango. Parmi les 1020 candidats, 25 ont ainsi été identifiés comme mineurs et séparés du groupe. La section Protection de l'enfant de la MONUSCO à Beni a confié ces 25 adolescents à une ONG locale, partenaire de l'UNICEF, pour un soutien psycho-social et une prise en charge transitoire en attendant leur réinsertion familiale.
Lors d'une opération similaire en juin 2023, Bernard Okanda de la section Protection de l'enfant de la MONUSCO à Beni expliquait en ces termes le processus d'identification et de vérification de l'âge des candidats volontaires à la carrière militaire, appelé « screening » dans leur jargon : « Cela se passe par un entretien qui consiste à faire des recoupements par rapport à la lignée biologique, aux événements historiques et aux faits sociaux, culturels, économiques, etc. La marge d'erreur est très faible, de l'ordre de 0.5% », affirmait-il, ajoutant que « même les médecins recourent souvent à nos méthodes qui sont plus fiables » pour déceler le véritable âge d'une personne.
L'armée congolaise expliquait de son côté que cette opération, menée en toute transparence, est une preuve du respect des engagements pris par l'État de ne pas recruter d'enfants en son sein. « Ce screening prouve que le gouvernement congolais en général, et les FARDC en particulier, continuent de respecter les accords signés avec la MONUSCO et toutes les ONG de protection de l'enfant », déclarait le colonel Faustin Ndakala, chargé de l'information au sein de la sélection et de l'orientation à la 34e région militaire des FARDC.