A un peu plus de deux mois des élections législatives, l'atmosphère sociopolitique est en train de se détériorer sérieusement. La hausse du coût de la vie est une réalité à laquelle on ne peut pas échapper. C'est une des raisons de l'apparition de certains foyers de tension qui peuvent amener la population à exprimer son exaspération. Le pouvoir en est parfaitement conscient et il essaie de désamorcer une crise qui peut mettre à mal le semblant de tranquillité actuelle.
Des législatives qui se préparent sur fond de tension
Les violentes manifestations de la population de Toamasina contre le « black out » de la Jirama, la semaine dernière, ont été un coup de semonce pour le pouvoir qui a mesuré l'étendue de l'exaspération de cette dernière. Les raisons de cette colère ont été nettement exprimées. La crise a fini par être désamorcée mais le ressentiment est toujours présent. Il risque de s'exprimer de nouveau si le problème persiste. La réaction des autorités a été rapide mais il ne s'agit pas de solution pérenne. A Antananarivo, l'opération coup de poing organisée pour débarrasser la Capitale de ses milliers de tonnes d'ordures a bien eu lieu et a été une réussite, mais le ramassage s'est arrêté à cause d'une grève des éboueurs qui réclament leur salaire.
Les détritus se sont entassés et on en revient au même point qu'avant. Les partis politiques, pour le moment, ne se sont pas emparés de ces sujets, mais ils vont tôt ou tard les aborder. Ils sont pour le moment préoccupés par la manière de préparer les élections législatives et la stratégie qu'ils vont adopter pour conquérir le maximum de sièges. Le camp présidentiel a formé une coalition qui veut convaincre la population du bien-fondé des actions du chef de l'État. L'opposition veut continuer sur sa lancée après l'élection présidentielle de novembre et est convaincue de la justesse de ses arguments. Le tout est de savoir si la population sera sensible aux idées avancées par les uns et les autres et restera toujours aussi patiente.