Selon la cinquième Enquête démographique et de santé (EDS 2021), la proportion des femmes analphabètes à Madagascar se situe à moins du quart dans la mesure où globalement, 76,1% des femmes, soit plus des trois quarts, sont alphabétisées.
Toutes les femmes à Madagascar ne sont pas logées à la même enseigne en matière d'accès à l'instruction et à l'éducation. Si globalement, plus des trois-quarts des femmes âgées de plus de 15 ans, sont alphabétisées, de fortes disparités sont toutefois observées entre les régions et localités.
Si « analphabète » est compris par le plus grand nombre comme le fait de ne savoir lire ni écrire, la définition de l'UNESCO indique qu'une personne est considérée comme analphabète lorsqu'elle est « incapable de lire et d'écrire (en le comprenant) un exposé bref et simple de faits qui ont trait à sa vie quotidienne ». Un analphabète peut aussi être considéré comme « toute personne qui ne sait lire que des chiffres, son nom ou une expression courante apprise par coeur ».
Défi majeur
En termes d'analphabétisme chez les femmes, la capitale Antananarivo, dans la région Analamanga enregistre la plus faible proportion de femmes analphabètes avec un taux de 8,7% (DHS 2021) tandis que la région Atsimo-Atsinanana enregistre l'une des plus fortes proportions : 54% (DHS 2021). Dans la région Sofia, la proportion de femmes analphabètes est plus proche de la moyenne nationale : 25% contre 23,9% (EDS 2021).
L'accès à l'éducation par les femmes, et l'atteinte d'un niveau d'instruction suffisant pour permettre de réaliser le plein potentiel des femmes, reste ainsi un défi majeur à Madagascar. En effet, seulement 4% des femmes ont un niveau d'instruction supérieur, en ayant suivi des études supérieures. A l'inverse, 57% des femmes savent lire une phrase entière, 15 % une partie de la phrase seulement et 24 % n'ont pas pu lire. C'est évaluer l'étendue du problème.
Comparatif
Chez les hommes de la même tranche d'âge de 15 à 49 ans, la situation n'est pas très différente de celle des femmes : 5 % ont un niveau d'instruction supérieur, 58 % ont pu lire une phrase entière, 16 % une partie de la phrase seulement et 21 % n'ont pas pu lire. Globalement, 79 % des hommes de cette tranche d'âge sont alphabétisés, soit un pourcentage légèrement plus élevé que chez les femmes. Ainsi, bien que les écarts ne soient pas très importants, les hommes sont légèrement plus instruits que les femmes. Les femmes sont moins nombreuses que les hommes à avoir atteint le niveau primaire, sans l'achever (34 % contre 37 %). Les pourcentages de femmes et d'hommes ayant atteint le niveau secondaire, sans l'achever, sont très proches, respectivement 22% et 21%.
Passage obligé
Au regard de ces éléments, une proportion non négligeable de filles ne jouissent pas de leur droit à l'éducation. L'amélioration de l'accès des filles à l'école, l'amélioration du niveau de rétention scolaire, autrement dit la lutte contre l'abandon scolaire, notamment chez les filles, représentent ainsi un passage obligé pour espérer une évolution positive de la situation.