Près de cent tonnes de poissons salés sont importés chaque mois de l'Ouganda pour la province de l'Ituri en passant Kasenyi, à environ 55 kilomètres au Sud de la ville de Bunia. Cela représente environ 20 tonnes par semaines, a révélé le chef de secteur de Bahema Sud, Jems Kataloho, mardi 19 mars à Radio Okapi.

Le chef de secteur de Bahema Sud, Jems Kataloho qualifie cette importation de dépendance vis-à-vis d'un pays voisin.

Il l'explique cela par la baisse de la production de poisson au niveau du lac Albert car les zones de reproduction des poissons sont occupées depuis plusieurs années par des groupes armés. C'est notamment à Chicha, Camp Nyanza, Semiliki 1,2 et 3, Kombi, Kapuru, Matete et Rwambongo.

Les miliciens et certains pêcheurs y pratiquent la pêche de manière illicite, en utilisant des filets à mailles interdites.

Pour cette autorité traditionnelle locale, cette pratique détruit l'écosystème et empêchent les poissons de se reproduire.

Jems Kataloho préconise entre autres le nettoyage de ces zones de frayeurs :

« Il sera question de nettoyer les zones de frayeurs. Que tout ce monde qui se retrouve dans ces zones puisse être identifié et qu'il puisse intégrer les différents camps de pêche ; et à ce moment-là je pense que le lac peut respirer ».

Toujours selon le chef de secteur de Bahema Sud, le fait que les stocks des poissons qui approvisionnent les marchés et centres commerciaux de Kasenyi et même de Bunia proviennent de l'Ouganda est une honte pour la RDC.

Ce pays voisin qui partage le lac Albert avec la RDC, poursuit-il, protège son écosystème et ses zones de reproduction des poissons.

La RDC, selon Jems Kataloho, doit aussi protéger ses zones de reproduction des poissons afin de mettre fin à cette dépendance envers l'Ouganda.

Sur le marché de Kasenyi et de Bunia, le prix du kilogramme de poisson salé est passé du simple au double voire au triple.

De nombreux ménages n'arrivent plus à se procurer cette denrée très prisée par des consommateurs.