Madagascar: Le représentant des consommateurs de la Jirama suspecté dans une affaire de corruption

Au début du mois, le Bureau indépendant anticorruption (Bianco), révélait une nouvelle affaire au sein de la Jirama, la compagnie nationale d'eau et d'électricité : des groupes électrogènes surfacturés grâce une société écran. Parmi les trois personnes placées sous mandat de dépôt dans le cadre de cette affaire, le représentant des consommateurs au sein de la Jirama, présumé complice de ces détournements de fonds.

L'arrestation de Rakotorova Rabetsara suscite l'indignation de ses défenseurs, qui assurent que ce dernier aurait - au contraire - alerté le ministre de l'Énergie de pratiques suspectes, quelques semaines avant la révélation de l'affaire. « Pourquoi celui qui a tiré la sonnette d'alarme est-il perçu comme complice de tels actes ? », questionne sur sa page Facebook, le Réseau national de défense des consommateurs. Le RNDC est justement présidé par Rakotorova Rabetsara, l'un des trois individus actuellement en détention provisoire dans la nouvelle affaire de corruption qui frappe la Jirama. Le représentant des usagers au Conseil d'administration de la Jirama était jusqu'à présent très silencieux sur les désagréments causés par les délestages permanents.

Lettre ouverte

Dans sa lettre ouverte adressée au président de la République de Madagascar, publiée lundi 18 mars, le RNDC avance que Rakotorova Rabetsara aurait soudain alerté le ministre de l'Énergie par WhatsApp le 23 janvier dernier de l'existence « d'une mafia » au sein de la Jirama. Dans des captures d'écran rendues publiques d'échanges entre les deux hommes, l'administrateur détaille le processus de surfacturation utilisé pour détourner au moins huit milliards d'ariarys, soit 1,6 million d'euros.

« Aucun commentaire »

Cependant, Olivier Jean-Baptiste, le ministre de l'Énergie n'a pas souhaité confirmer l'authenticité de ces messages. « Aucun commentaire » répond-il à RFI. « On ne cible personne », ajoute le ministre « Laissons la justice et les enquêteurs faire leur travail. » Parmi les dix membres du conseil d'administration, dont le pouvoir exécutif permet de valider toutes les dépenses contractées par la Jirama, les représentants des ministères de tutelle ont eux tous échappé au mandat de dépôt.

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