Congo-Brazzaville: Musique - Le nouveau clip du duo Huguette Andzoua - Ghys Andzoua disponible

Huguette Andzoua et Ghys Andzoua, deux artistes de la Cuvette Ouest, interprètent une chanson en langue Téguée intitulée « Ka nkini mè mwoyi », à la fois une valorisation de la tradition africaine et une sensibilisation au rôle des Mwènè. Gabriel Okoundji signe l'enregistrement et la réalisation du clip.

La chanson « Ka nkini mè mwoyi », littéralement « Existence » en français, a été composée par Mwènè Gabriel Okoundji. C'est une joaillerie musicale qui parle du vécu, de la mort et du rôle du Mwènè en tant qu'intercesseur entre le monde visible et le monde invisible pour l'accompagner vers les ancêtres. Elle est disponible depuis le 15 mars sur les plateformes de téléchargement légales.

À travers cette oeuvre de six minutes, Mwènè Gabriel Okoundji a cherché à inculquer certains concepts propres à la tradition congolaise. Il explique : « Ce sont les choses que je ne saurais faire avec les mots français de ma poésie. C'est un questionnement sur la mort. Une fois ma mort survenue, qui va me pleurer et s'occuper de ma dépouille, déjà que mon existence semble un désert affectif, sans réel soutien des miens ? » Est abordée également la question de la crise des liens au sein de la famille, crise que traversent, de nos jours, de nombreuses sociétés africaines.

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La dimension spirituelle Téguée est également présente. La vidéo rappelle que les Mwènè sont les intercesseurs entre le monde visible et le monde invisible, celui des ancêtres. À en croire l'auteur de la chanson, il appartient au Mwènè d'implorer les ancêtres pour que la dépouille soit dignement accueillie dans le monde invisible. « En Occident, le rite catholique impose le passage à l'église avant l'inhumation pour y être accueilli par Dieu. En terre Teguée, le Mwènè se trouve toujours en compagnie des Obela et des Ebaniki (arborant les plumes d'oiseau lors des initiations). Ce sont ces hommes, au nom du Mwènè, qui invoquent les ancêtres et accomplissent la cérémonie », explique-t-il.

Il ajoute que dans la contrée de la Cuvette Ouest, le Mwènè demeure sans cesse accompagné de la confrérie des Obela et des Ebaniki. Ici, il verse du vin de palme pour honorer les ancêtres. Le vin de palme, comme la kola, comme l'eau, est un médiateur pour entrer en lien avec le monde des ancêtres. Le vin est versé autour des tombes en contexte avec la thématique. Toute cérémonie ne peut se faire sans danse des Ebaniki et des Obela. Ces danses d'initiation, très spectaculaires, sont prohibées aux non initiés, à l'exception des enfants et de certaines personnalités. En appui d'un clip, il s'agit avant tout de rappeler aux jeunes générations les fondements de l'un des pans importants des cultures africaines.

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