Dakar — Le forum des femmes de Plan international a plaidé, mercredi, pour une activation de la réforme du code de la famille et particulièrement de l'article 277 relatif à l'autorité parentale.
"Aujourd'hui, on a constaté une disparité par rapport au code de la famille qui ne consacre pas la puissance maternelle pour les enfants", a déclaré Thioro Ndiaye Touré, directrice des ressources humaines de Plan international, une organisation non gouvernementale travaillant sur les droits des femmes et des enfants.
Elle s'exprimait lors d'une conférence organisée par le Forum des femmes de Plan international, sur le thème "Autorité parentale : quel moyen pour accélérer le rythme en faveur des femmes et arriver à une réforme du code de la famille". La rencontre a réuni des experts, des femmes leaders et des députés, pour discuter des défis auxquels les femmes sont confrontées en matière d'autorité parentale.
"Le fait de ne pas octroyer cette puissance à la femme peut impacter de manière significative la santé et le bien-être de l'enfant", a prévenu Mme Touré. Elle a toutefois précisé que ce "combat ne se fait pas contre les hommes". "Nous le faisons ensemble, avec toutes les parties prenantes, en prenant en considération les facteurs religieux et socio-culturels", a-t-elle souligné.
Thioro Ndiaye Touré a indiqué que ce plaidoyer est porté grâce au soutien des partenaires techniques et financiers de Plan international, de même que l'Association des juristes sénégalaises et l'Etat du Sénégal. Selon elle, l'objectif est de mieux comprendre les réformes et les voies et moyens "à mettre en place pour arriver à ce changement des lois".
"La question de l'autorité parentale a longtemps été soulevée, mais il faut une réforme du code de la famille pour la résoudre", a indiqué Khady Dièye, députée à l'Assemblée nationale.
"En tant que députées, nous faisons le plaidoyer au niveau de l'Assemblée nationale. Nous allons tout faire pour activer cette loi et cela doit nécessairement passer par la réforme du code de la famille qui date de 1972", a-t-elle annoncé. Elle a souligné que c'est un combat qui doit se faire "dans l'unité", avec le soutien des chefs religieux, des femmes, et surtout, des hommes.
"Pour y arriver, il faut une sensibilisation de la population pour qu'elle puisse se l'approprier, de même qu'au niveau institutionnel à travers un plaidoyer", a estimé Coumba Gueye Ka, directrice exécutive de l'Association des juristes sénégalaises. Mais, "juridiquement, il faudra changer la terminologie", a-t-elle préconisé.
"Dans notre législation, on parle de puissance paternelle et ce terme doit être changé en autorité parentale ; avec des moyens qui peuvent permettre à la femme d'accéder à cette autorité parentale en même temps que l'homme", a insisté Mme Ka.