La fraude minière est un des facteurs qui favorisent le financement des groupes armés et les conflits armés. Cette question a été au centre des débats dans un "café politique" tenu à Bukavu le mardi 19 mars par le Programme de désarmement, démobilisation et relèvement communautaire (PDDRC-S).
La province du Sud-Kivu enregistre à ce jour plus de soixante groupes armés avec plus de treize mille combattants. Ces statistiques ont été révélées à Bukavu lors de la sensibilisation organisée par le PDDRC-S à l'intention des acteurs étatiques et paraétatiques du secteur minier.
La plupart des groupes armés se focalisent tout autour des sites miniers, dont les minerais ne sont pas tracés.
Fernando Nkana, expert du PDDRC-S/Sud-Kivu, explique :
"Les groupes armés ont établi leurs quartiers généraux partout là où il y a des sites miniers. Nous avons répertorié 63 groupes armés au Sud-Kivu: 59 locaux et 4 groupes armés étrangers, tous sont opérationnels dans notre province".
Et leur présence entraîne l'exploitation des ressources naturelles. "Il y a beaucoup de flux en minerais qui passent par nos n frontières et qui von dans les pays voisins, avec la complicité de nos propres compatriotes".
La société civile thématique Mines estime que le problème réside dans la gouvernance minière au Sud Kivu. Elle déplore l'implication de certains responsables étatiques et même des services de sécurité dans la chaine de la fraude minière.
Il y a aussi plus la question des autorités politico-administratives, qui seraient à un certain moment des personnes qui favorisent la fraude minière. Les débats ont tourné autour du thème principal: "La fraude minière, un des facteurs qui favorisent le financement des groupes et conflits armés".
Avec la lutte contre la fraude minière, l'entreprise Primeira Gold est passé de 40 Kg de l'or en 2020 à plus de 5 000 Kg de l'or tracé et exporté en 2023.