Au Sénégal, ils sont désormais 18 en lice pour la présidentielle du 24 mars 2024, suite au ralliement de Cheikh Tidiane Dieye à Bassirou Diomaye Faye. Dans ce contexte, les voix du Parti démocratique sénégalais (PDS), formation dont le candidat Karim Wade n'avait pas été autorisé à se présenter, sont particulièrement convoitées. Explications.
Au Sénégal, à quatre jours de la présidentielle qui doit se tenir dimanche 24 mars, l'heure est à la course aux ralliements pour les candidats. Des candidats qui ne sont d'ailleurs plus que 18 depuis ce 20 mars 2024 puisque Cheikh Tidiane Dieye, très proche du parti dissous Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l'éthique (Pastef) a annoncé retirer sa candidature au profit de Bassirou Diomaye Faye, le candidat du parti d'opposition d'Ousmane Sonko.
Les voix du Parti démocratique sénégalais (PDS) sont particulièrement courtisées, dans cette dernière ligne droite, puisque leur candidat, Karim Wade, a été disqualifié de la course à la présidentielle - du fait de sa double nationalité au moment de la sélection.
Karim Wade ne s'est pas encore prononcé officiellement. Mais, depuis hier, il y a un certain malaise au sein du PDS, notamment depuis les déclarations publiques de l'un de ses députés, Abdou Thiam.
Ce membre du secrétariat national du PDS, un cadre du parti donc, a jeté un pavé dans la mare en déclarant hier son soutien au candidat de la coalition au pouvoir, Amadou Ba. « Il représente le meilleur choix pour l'avenir du pays », a déclaré Abdou Thiam, affirmant avoir le soutien de 15 autres députés du PDS, soit la moitié donc des parlementaires du parti qui a 27 sièges à l'Assemblée.
C'est de l'intox, affirme un membre du comité directeur du parti aujourd'hui. Pour le directeur de campagne du PDS, Maguette Sy, il s'agit là d'une démarche isolée, qui n'engage qu'Abdou Thiam. Aucun autre député ne le soutien, affirme-t-il : les 15 parlementaires auraient tous démenti. Seul le Secrétaire général du parti, Abdoulaye Wade, peut donner l'orientation du parti et il ne l'a pas fait encore, insiste également la porte-parole du PDS, Nafissatou Diallo.
De nombreux militants du PDS me disent que le candidat Amadou Ba fait non seulement dans la manipulation mais également dans le démarchage intensif de certains responsables de notre parti. Visiblement, il a impérativement besoin du ralliement du PDS pour bénéficier de notre force... pic.twitter.com/lKAdTkfZSa-- Karim Wade (@KarimWade_PR) March 20, 2024
« Pour l'instant, nous n'avons pris aucune décision », avait d'ailleurs dit Karim Wade dès mardi sur les réseaux sociaux. Ce jeudi, le leader du PDS incrimine sur le réseau X le candidat Amadou Ba. Selon Karim Wade, ce serait le candidat du pouvoir qui ferait « de la manipulation mais également du démarchage intensif de certains responsables de notre parti ».
Le PDS est courtisé sans aucun doute et fait durer le suspense. Il pèse 500 000 voix, affirme un cadre de cette formation donc la décision n'est pas facile à prendre, justifie-t-il. Ce cadre qui confirme qu'il y a des discussions au sein du parti et pas d'unité pour l'heure entre les différentes options : soutenir un candidat, voter nul ou s'abstenir.