Médecins sans frontières (MSF), une organisation internationale dont les interventions humanitaires et sanitaires se font en faveur des communautés locales a annoncé, mercredi 20 mars à Bunia, qu'elle suspendait ses activités dans la zone de santé de Drodro, dans le territoire de Djugu (Ituri). En cause, la détérioration de la situation sécuritaire après les attaques, il y a deux semaines, de l'hôpital général de référence de Drodro, qui a couté la vie à une septuagénaire hospitalisée.
Cette ONG dit prendre cette décision au regard de l'aggravation de la situation sécuritaire notamment dans le territoire de Djugu, épicentre des conflits armés qui perdurent et qui n'épargnent pas les installations sanitaires.
Toutefois, MSF a fait savoir que deux postes de santé sont opérationnelles dans le camp de Rhoe et Blukwa Mbi pour la prise en charge des patients en état critique.
L'attaque de l'hôpital général de référence de Drodro est, selon MSF, un acte inacceptable et une atteinte grave au droit international humanitaire.
Au cours d'un point de presse mercredi à Bunia, le coordonnateur intérimaire du projet-terrain MSF/Drodro, Gerard Uparpiu, a noté plusieurs incidents sécuritaires enregistrés au sein de cet hôpital dans la nuit du 6 au 7 mars, oeuvres des groupes armés.
Il a cité par exemple la destruction ou le pillage des matériels médicaux, la mort par balle d'une patiente sans défense alitée et couchée sur son lit d'hospitalisation.
Ce qui a conduit à la relocalisation du personnel médical notamment vers le camp de Rhoe et Blukwa-Mbi où se poursuit un service minimum de prise en charge médicale des patients.
A cela s'ajoute, le problème de ravitaillement d'aide et le transfèrement des malades par voie routière dans une zone où les besoins humanitaires et sanitaires ne cessent d'accroitre.
« L'attaque des structures médicales est une violation très grave. La situation est inacceptable. Il nous faut attendre une amélioration pour permettre à ce que nos équipes soient en sécurité », a indiqué Gerard Uparpiu.
Selon un rapport d'OCHA, environ 114 000 personnes dont des enfants, des femmes enceintes ainsi que des personnes âgées seront affectées par cette mesure de suspension des activités de MSF.