Les jeunes filles en classes de 5e, 4e et 3e du CEG Ambohimanarina ont reçu chacune six serviettes hygiéniques réutilisables. C'est un produit d'hygiène féminine écologique et 100% « made in Madagascar » conçu par des femmes formées en coupe et couture.
Briser le tabou des règles. C'est l'action que l'association Wednesday morning group (WMG) et Inner Wheel Club ont mené hier au CEG Ambohimanarina. Elle se traduit par la distribution de 495 paquets de 6 serviettes hygiéniques lavables et des actions de sensibilisation autour de la santé menstruelle. « Il y a certains tabous qui sont persistants. Il y a toujours cette question liée à la honte, à la saleté et que les règles , ça pue. Pour déconstruire ces tabous et idées reçues , nous avons repris les choses à la base en commençant à expliquer aux élèves comment fonctionne le cycle féminin. Des explications qui ne sont pas uniquement destinées aux jeunes filles mais surtout aux garçons pour prévenir l'exclusion», selon Solange Ramamonjisoa Chapuis, présidente du WMG.
Sous la houlette de Inner Wheel, des femmes vulnérables ont suivi une formation certifiante en couture, développant ainsi des compétences précieuses pour créer des serviettes hygiéniques réutilisables. C'est une initiative qui a non seulement contribué à générer un revenu stable, mais a également apporté une solution écologique et abordable à un problème crucial. Les serviettes sont conçues pour allier confort et durabilité, tout en étant respectueuses de l'environnement.
Hygiène
Une mauvaise santé et hygiène menstruelle entrave les droits fondamentaux des femmes, des filles et de toutes les personnes menstruées, notamment leur droit au travail et à la scolarité. Selon la Banque Mondiale, les menstruations constituent une source d'absentéisme scolaire dans le monde. L'absence de produits hygiéniques adéquats pendant leurs règles poussait ces filles à manquer l'école, contribuant à creuser davantage le fossé entre les genres en matière d'accès à l'éducation. De nombreuses femmes sont encore victimes d'exclusion lors de la période des règles dans certaines communautés, notamment rurales : elles sont considérées comme « sales » et ne peuvent ni préparer le repas de la famille, ni dormir dans le lit conjugal.