Dans presque tous les quartiers de la ville capitale, aucune goutte d'eau ne coule des robinets. Les attroupements devant les forages et autres points d'eau potable sont impressionnants.

La Congolaise des eaux (LCD), la société de production et de distribution d'eau potable au Congo, est muette sur la situation qui impacte gravement les finances des ménages et des entreprises. Dans les transports en commun et les lieux publics, des commentaires vont bon train:

« J'ai une famille nombreuse. Je suis dans l'incapacité d'acheter de l'eau minérale à tout le monde. Actuellement, nous faisons face à beaucoup de difficultés financières », confie Clarisse, une commerçante de la place.

De son côté, Bertin, étudiant, regrette : « Depuis près d'une semaine, je ne me lave pas bien à cause du manque d'eau. Étant donné que je quitte la maison très tôt pour l'université, je n'ai pas de temps de faire la queue au forage ».

Les gestionnaires des forages emploient désormais les surveillants pour éviter les débordements. « Les personnes se précipitent, les disputes éclatent au point de déboucher sur des bagarres. Un bidon de 25 litres coûte 100 FCFA. J'instruis les surveillants de faire que chacun ait au moins cinq bidons », témoigne Pierre, propriétaire d'un forage.

Des personnes de bonne volonté offrent gratuitement de l'eau à la population. Dans ce cas, la difficulté réside dans la maîtrise de la foule: « J'ai des gardiens qui, de temps en temps, veillent sur les installations. La population est libres de puiser de l'eau à n'importe quelle heure de la journée. La nuit, les gardiens ferment les robinets », indique Dominique.

Le manque d'eau potable devient récurrent dans la capitale au point où certains habitants s'approvisionnent dans les rivières comme le Djoué et la Djiri, avec le risque des maladies diarrhéiques. Il est temps que les pouvoirs publics, qui ont investi ces dernières années des moyens colossaux dans le secteur, prennent à bras le corps cette situation qui ne fait que perdurer.