Maroc: Tribunaux à l'arrêt

Youssef Aidi : La grève de 48 heures décidée par le SDJ a été massivement suivie

Pendant deux jours, les activités des tribunaux marocains ont été suspendues. Cette paralysie est due à une grève de 48 heures décidée par les membres du Syndicat démocratique de la justice (SDJ). L'objectif de cette action était de contraindre le gouvernement à assumer ses responsabilités et à honorer ses engagements pris lors des négociations du dialogue social.

Le taux de réussite du débrayage a atteint plus de 90% dans les tribunaux du Royaume comme à Tanger, Taza, Ouarzazate, Meknès, Inezgane. « La grève a connu un grand succès. On a enregistré des taux élevés dans tous les tribunaux du Maroc, mis complètement à l'arrêt. Des dossiers ont été suspendus et des séances ajournées », a affirmé Youssef Aidi, secrétaire général du SDJ, dans une déclaration à Libé, précisant que « le taux le plus faible (70%) a été enregistré à Rabat».

Youssef Aidi a renouvelé son appel à la mise en oeuvre des outputs du dialogue social avec le ministère de la Justice, et a appelé le chef du gouvernement à intervenir pour garantir le respect de la méthodologie du dialogue social, insistant sur la nécessité de promulguer le statut des greffiers adopté d'une manière consensuelle lors des concertations avec le ministère de la Justice.

« Il s'agit d'un droit auquel on ne peut renoncer, rendu nécessaire par la nouvelle réalité de la fonction des greffiers et les nombreuses tâches qui leur sont assignées depuis la mise en place de l'indépendance du pouvoir judiciaire et l'entrée en vigueur de la nouvelle organisation judiciaire », a fait savoir le secrétaire général du SDJ affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT).

« On ne demande pas la lune. Ce que nous voulons, c'est la mise en oeuvre des résultats du dialogue social avec le ministère de la Justice. La balle est dans le camp du gouvernement, notamment les départements de la Fonction publique et de l'Economie et des Finances », a précisé Youssef Aidi.

Selon lui, le SDJ a déjà annoncé un programme de protestation qui comprend des grèves, l'organisation d'une manifestation nationale devant le ministère de l'Economie et des Finances, ainsi que la tenue de conférences de presse au cas où le gouvernement continue à faire fi des revendications légitimes des fonctionnaires de la justice.

« La grève des 20 et 21 mars n'est qu'une mise en garde et nous comptons poursuivre notre action jusqu'à ce que l'exécutif accède à nos revendications », a martelé Youssef Aidi.

En effet, une autre grève est prévue les 17 et 18 avril prochain, accompagnée de sit-in devant les lieux de travail le premier jour du débrayage et de la tenue d'une conférence de presse.

Le SDJ prévoit également une autre grève les 7, 8 et 9 mai, avec l'organisation d'un sit-in national le 8 mai devant le ministère des Finances, selon un communiqué de presse du bureau national du SDJ, tout en regrettant le refus des composantes du gouvernement de mettre en oeuvre les résultats du dialogue sectoriel dans le secteur de la justice.

« Nous avons beau éviter toute tension dans le secteur, mais cela a été accueilli avec dédain, ce qui confirme que le gouvernement ne traite ni engage de dialogue qu'avec ceux qui ont la capacité de provoquer une crise quitte à ce que ce soit au détriment des intérêts des citoyens », a fait savoir la même source.

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