Gabon: «Des actes de torture contre Sylvia et Noureddin Bongo», dit l'un de leurs avocats

L'ex-président du Gabon Ali Bongo, sa femme Sylvia et trois de leurs enfants, demandent à un groupe de travail de l'ONU de reconnaître leur « détention arbitraire » après le coup d'État du 30 août 2023. L'un de leurs avocats, maître François Zimeray, s'insurge : « Ils ont droit au respect des droits fondamentaux, le droit à un procès équitable, le droit à une défense, le droit à une présomption d'innocence. Tous ces droits qui leur ont été brimés. »

Au Gabon, la famille Bongo s'en remet à l'ONU. Le président Ali Bongo, renversé en août dernier par un putsch militaire, est toujours en résidence surveillée. Son épouse Sylvia et son fils aîné Noureddin, en revanche, sont enfermés à la prison centrale.

Dans une requête au Haut-commissariat aux droits de l'homme, les avocats de la famille, qui affirment ne jamais avoir pu rencontrer leurs clients depuis leur arrestation, dénoncent une détention arbitraire et une séquestration en dehors de tout cadre légal.

Cette demande fait suite à une inspection récente des Nations unies dans 18 prisons gabonaises et qui a conclu à des conditions carcérales « horribles et déplorables ».

Maître François Zimeray, l'un des avocats de la famille Bongo, affirme au micro de Sidy Yansané : « Comme avocat, je n'ai pas pu avoir accès à eux, je n'ai pas pu les voir et c'est tout à fait anormal. Personne n'est au-dessus de des lois. Ils ne demandent pas un privilège ou une loi particulière. Simplement, ils ont droit au respect des droits fondamentaux : le droit à un procès équitable, le droit à une défense, le droit à une présomption d'innocence. Tous ces droits qui leur ont été brimés, puisqu'ils ont été jetés dans une prison sur un ordre politique il y a maintenant 7 mois. »

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François Zimeray poursuit : « Il y a quelques jours, le sous-comité des Nations unies contre la torture était à Libreville et a dénoncé une situation horrible. Or, non seulement ils sont jetés en prison, mais ils y sont maltraités. On m'a rapporté des actes de torture contre Sylvia et Noureddin. Et ça, c'est inacceptable. La justice, ce n'est pas la vengeance, ce n'est pas la revanche. Je ne porte pas de jugement politique. Je souhaite à ce pays de réussir sa transition, mais il ne peut pas réussir cette transition vers plus de démocratie et d'État de droit s'il s'assoit sur les droits fondamentaux et sur les traités au respect desquels l'ONU doit veiller. »

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