Thiès — "Daaray Sembène", Maison de la pédagogie de l'image, formule dans son rapport quinquennal 2019-2023, plusieurs recommandations, à l'intention du prochain gouvernement, dont l'introduction de l'éducation au numérique dans les écoles pour combattre l"'effritement des valeurs sociales".
Hadja Maï Niang présentait jeudi le rapport 2019-2023 de sa structure, intitulé "Planification pour l'amélioration de l'intégrité sociale" (PAIS).
Le rapport qui, selon elle, a diagnostiqué un "effritement des valeurs sociales" sénégalaises, lié au numérique et à l'audiovisuel, propose comme solution une éducation au numérique dans les écoles, voire jusqu'au niveau du supérieur.
L'étude, face au constat selon lequel la culture est "souvent associée à un folklore de bas étage", recommande au prochain gouvernement de "rehausser la vision de la culture", devenue un "fourre-tout".
Hadja Maï Niang relève pourtant l'importance de la culture pour un pays qui aspire au développement. "Sans culture, un homme est mort-né, un peuple est mort-né", dit-elle, ajoutant qu'elle permet de savoir "d'où on vient et où on va".
Abordant la question liée à la protection de l'enfance, le rapport dénonce "l'association de l'apprentissage du Coran au misérabilisme". Il propose l'ouverture de "daara" (écoles coraniques) modernes, en régime externat dans tous les coins et recoins du pays. Cela empêchera tout "subterfuge pour l'exploitation des enfants", dit Hadja Maï Niang.
Le rapport suggère, en outre, au futur ministère de tutelle de réglementer le transport d'écoliers à bord de motos Djakarta.
"Nous proposons que le futur ministre de la famille associe le statut de femme de ménage à un métier", a dit l'universitaire. L'Etat peut ouvrir une école de formation de femmes de ménage, relève-t-elle.
Concernant l'alphabétisation des masses, une des missions de son centre basé à Thiès, le document préconise un couplage de la langue officielle, le français, à la langue nationale la plus parlée dans chaque zone du pays, dans les panneaux de signalisation et autres enseignes.
Elle relève une "incohérence" qui a été un obstacle au développement de l'alphabétisation en langues nationales. Il s'agit de cette discontinuité entre l'apprentissage et la pratique.
Un nombre important de personnes ont appris à écrire et lire en langue nationale, mais ne trouvent dans la vie courante aucun écrit dans ces langues, note-t-elle.