Dakar — Le candidat à l'élection présidentielle de dimanche prochain, Boubacar Camara a promis, s'il accédait à la magistrature suprême, la mise en place d'un fonds revolving de 8000 milliards de francs CFA entièrement consacré au secteur de l'éducation pour "régler définitivement la question du financement".
L'éducation doit être prise en charge par l'Etat avec les financements innovants à partir les ressources naturelles, on n'aura plus de problèmes de ressources mais juste des problèmes d'organisation et d'ajustement, a-t-il dit en prenant part à l'initiative jeudi à Dakar "L'Education face aux candidats" de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation (COSYDEP) pour "entendre les candidats sur leur offre programmatique en matière d'éducation".
Sur le financement de l'éducation, on met 8000 milliards de francs CFA en fonds revolving qu'on va tirer des ressources naturelles, une partie du pétrole, une partie de l'or une partie du Zircon avec une structuration financière qui permet de constituer le fonds qui va vivre pendant toute l'existence de l'Etat du Sénégal.
Seul candidat à répondre à l'invitation de la Coalition en Synergie pour la défense de l'éducation (COSYDEP), là où neuf autres se sont faits représenter sur les 18 candidats en lice. Pour Boubacar Camara, "on ne peut pas changer l'éducation si on ne change pas le système avec un schéma innovant, un partenariat public-privé, une obligation pour les entreprises qui ont des marchés de l'Etat d'un certain montant de participer à ce fonds".
Les entreprises privés devront également participer à ce fonds, a-t-il souligné. "Si vous devez faire une autoroute toutes les localités concernées on calcule en fonction du marché obtenu, la participation à verser au fonds revolving", a expliqué Boubacar Camara. "On ne laissera plus aux entreprises le loisir de donner juste, au nom de la responsabilité sociétale, des fournitures, des cahiers, c'est une injure, mais ils devront participer à la construction d'écoles et de classes", a-t-il souligné.
En réalité, a relevé le candidat à la présidentielle, "les gouvernants précédents se sont amusés avec l'éducation, ils n'ont jamais mis l'argent qu'il faut pour la réalisation de ces objectifs", relevant avoir tiré l'ensemble des concluions, recommandations des différentes concertations ou assises de sur l'éducation, il n'y a jamais eu dans ces documents, un plan pour trouver les moyens financiers.
Il a aussi évoqué les contenus des enseignements avec la volonté d'introduire les langues nationales, mais également l'anglais, surtout l'enseignement des matières scientifiques. "C'est important puisque les publications des recherches sur les nouvelles sciences dans le monde sortent le plus souvent en anglais et il faut attendre au minimum un an pour les voir traduites en français", a dit Boubacar Camara. Il a ajouté qu'il y a des documents qui ne sont pas disponibles en français, relevant à ce sujet : "on est en retard".
"La finalité de l'éducation va être rediscuté pour voir quel type de personne on veut former parce que le colon voulait former des commis pour appuyer l'administration coloniale alors que nous voulons former un capital humain jeune pour développer notre pays", a souligné Boubacar Camara.
Les participants à la rencontre, syndicats, parents d'élèves, organisations actives dans le domaine de l'éducation et autres acteurs ont interpellé les autres candidats sur leur offre programmatique.