Afrique de l'Ouest: Le FIDA établit un nouveau mécanisme de financement multi-donateurs pour soutenir le Programme conjoint au Sahel

communiqué de presse

Dakar, le — Avancée majeure dans la lutte contre la triple crise (COVID-19, conflits et climat) qui touche le Sahel, le Fonds international de développement agricole (FIDA) a établi un Mécanisme de financement multi-donateurs (ou MDFF, son acronyme anglais) qui permettra de financer l'actuel Programme conjoint Sahel en réponse aux défis COVID-19, conflits et changements climatiques (SD3C). Le programme SD3C vise à aider les petits producteurs et productrices agricoles du Sahel à s'adapter aux changements climatiques tout en accroissant la production alimentaire, et en améliorant les possibilités de revenus et la cohésion sociale des communautés rurales.

Le nouveau mécanisme, dont le financement s'élève à 100 millions d'USD, permettra d'élargir les activités prévues dans le cadre du programme SD3C dans les pays concernés et de les étendre à d'autres pays, et deviendra ainsi le principal vecteur d'initiatives et d'investissements du FIDA au Sahel. Il est ouvert aux pays membres du FIDA, ainsi qu'à d'autres entités telles que des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, aux organismes caritatifs et au secteur privé.

« Le Programme SD3C a créé un précédent en offrant une solution innovante de renforcement de la coopération entre les donateurs dans des contextes fragiles. Ce nouveau mécanisme de financement permettra des gains d'efficience et une réduction des coûts identiques à ceux obtenus dans le cadre des mécanismes similaires créés et gérés jusqu'à aujourd'hui. Il permettra également de s'assurer que les mesures qui ont trait à des questions transfrontières et qu'il est préférable de mettre en oeuvre au niveau régional bénéficient d'un financement adéquat », a déclaré Norman Messer, Responsable régional du programme SD3C au FIDA.

Approuvé en 2021, le programme SD3C, exécuté sur six ans pour un coût total de 180,4 millions d'USD, a été élaboré en 2020 à la demande de cinq pays du Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) et du Sénégal. Il a vocation à lutter contre la triple crise que traverse la région (changements climatiques, COVID-19 et conflits). La FAO, le FIDA et le PAM (les trois organismes ayant leur siège à Rome) ont adopté une approche conjointe inédite, dans laquelle les organisations régionales de producteurs se sont vues attribuer des rôles d'exécution et qui a un potentiel colossal, l'objectif étant de toucher 854 750 habitants des zones rurales.

Deux ans après le début de la mise en oeuvre, le programme SD3C est venu en aide à certains des groupes les plus vulnérables, comme les personnes déplacées et les ménages faisant face à une insécurité alimentaire chronique. Ceux-ci ont bénéficié d'une distribution d'intrants, tels que du petit bétail, des semences améliorées et des outils de jardinage, ou d'actifs ou d'espèces en échange d'heures de travail pour restaurer les sols dégradés et de leur participation à des activités de renforcement des capacités. De plus, la plupart des pays participants ont pris des mesures pour favoriser l'intégration économique, comme la construction d'infrastructures pour les marchés, la mise en place de systèmes d'information, et l'édification de structures de stockage et de transformation.

Le mécanisme de financement encouragera la gestion des connaissances et le partage des enseignements tirés afin d'avoir un impact à long terme, en particulier pour les jeunes et les femmes. Il s'agit notamment de renforcer les effets de synergie entre les pays du Sahel en facilitant les échanges de savoir-faire technique, de solutions innovantes et de connaissances, contribuant ainsi à la réalisation globale du Programme 2030 et des objectifs de développement durable, et plus particulièrement des objectifs 1 (Pas de pauvreté), 2 (Faim « zéro ») et 17 (Partenariats pour la réalisation des objectifs).

Ce mécanisme se veut une contribution majeure à la lutte contre l'une des causes profondes de l'émigration des jeunes, de l'insécurité alimentaire, des conflits et de l'insécurité dans de nombreuses zones rurales du Sahel, à savoir le manque d'investissement dans la création de débouchés économiques à l'échelle locale.

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