Le problème est d'envergure nationale et aussi étrange que cela puisse paraître, cela ne semble inquiéter dans la capitale. A l'allure où vont les choses, une vague de pénurie de carburant pourrait atteindre d'ici peu plusieurs régions dont celles qui longent la RN2 et la RN5. Selon le président de l'association des chauffeurs, en milieu de l'après-midi hier : « la grève continue ». Une manifestation en sourdine mais dont les impacts se font ressentir déjà dans la capitale économique qui s'est vue privée de carburant.
Depuis avant-hier, certaines stations-service ont dû fermer les lieux, n'ayant plus rien à vendre. Une longue queue se forme à chaque station au grand dam des usagers de voitures, de deux-roues et des tucs-tucs. La situation a évolué hier en début de soirée lorsqu'une forte délégation de l'Etat, conduite par le procureur de la République, a finalement entamé une négociation avec le syndicat des conducteurs. A l'issue de la rencontre, les conducteurs ont cédé une reprise du travail mais juste pour deux jours. Outre cela, cette reprise ne concerne que le ravitaillement de la ville de Tamatave.
« On verra la suite », a clamé le président du syndicat des conducteurs dont les exigences restent les mêmes : « libération de tous les présumés voleurs de carburant et suppression des caméras embarquées dans les camions ». A Tamatave, L'ambiance est délétère dans la ville où les riverains venaient de manifester leur colère durant la fin de semaine face au problème de délestage. En partie résolu, le problème de courant, voilà que la grève des chauffeurs de camions citernes envenime encore davantage la situation. Une situation qui inquiète les observateurs craignant ainsi une menace d'explosion sociale.
Si Toamasina - où il y a le plus grand et unique terminal de stockage - est confronté à une pénurie de carburant, il est logique que les autres régions vont en souffrir à leur tour. Il est juste question de temps, à moins que la négociation entre les protagonistes aboutisse à quelque chose. Hier, les conducteurs ont été notifiés d'une réquisition. Une décision qui force la reprise de service aux concernés. « Une photocopie d'un A4 nous est parvenue. Pour nous, c'est comme jeter de l'huile sur le feu. Fort heureusement qu'il y avait cette rencontre en début de soirée avec les autorités pour nous rassurer que la voie de la résolution reste la négociation », selon le président et porte-parole des conducteurs.