Congo-Brazzaville: Les souvenirs de la musique congolaise - Pamelo Mounka, un astre qui a illuminé le monde musical congolais (1)

Parmi les artistes musiciens qui ont inondé la galaxie musicale congolaise figure Pamelo Mounka dont les titres sublimes ont bousculé l'écosystème musical du Pool Malebo.

De son vrai nom Mbemba-Mbuingui Yvon, dit Pablito, Pamelo Mounka plus tard, il est né à Brazzaville le 10 mars 1945. Comme tous les jeunes de son âge, Pamelo s'intéresse très tôt à la musique dans le quartier cosmopolite de Poto-Poto. « MwuanaMan » est sa chanson autobiographique dans laquelle il nous raconte son parcours. Il démarre sa carrière dans le groupe City Negro au côté de Balla, Jean-Pierre Ngombé et Gugus, puis dans la Jeunesse musicale congolaise qui recrute Foundoux Mulélé, Abel Malanda, Terzief El Diablo et Florentin Tchikaya. Deux groupes qui constituent les premiers étages de sa fulgurante ascension vers les sommets de la musique congolaise.

Au début des années 1960, Pamelo Mounka est admirateur de Rochereau, jeune chanteur de l'African Jazz à qui il confie ses compositions. En 1962, il intègre l'African Jazz mais ses parents l'en dissuadent et rentre à Brazzaville. Un an plus tard, il frappe à la porte des Bantous de la capitale. Essous Jean Serge, chef d'orchestre de cette emblématique formation, le recrute le 28 juillet 1963, à l'âge de 18 ans. Sa première chanson est « Na landa bango ». Un an plus tard, il retraverse le Pool Malebo et fait son entrée dans l'African Fiesta Vita de Roger Izeïdi, Nico, Dechaud et Rochereau.

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Il lance sur le marché deux titres, « Lucie» et « Ninz ». Quelques mois après, il est contraint de rentrer au Congo suite à l'expulsion des Brazzavillois de Kinshasa par Moïse Tshombé, Premier ministre du Congo Léopoldville de l'époque. Il rejoint les Bantous de la capitale. Deux titres, « Eloko kombo bolingo » puis « Camitina », sont à son actif. Avec la sortie de Camitina (Editions Beto Bantous ET 4139), apparaît pour la première fois le nom de Pamelo à la place de Mbemba Pablito.

En juillet 1968, Pamelo Mounka lance sur le marché la chanson « Masuwa », un titre explosif qui connaît un succès immense et provoque un séisme dans l'écosystème musical congolais et africain. Parue sous les auspices des Editions Pathe Marconi, elle fait partie des chansons phares de l'auteur dont l'ampleur du succès avait atteint des proportions considérables, influençant certains musiciens de la rive gauche du fleuve Congo, notamment Lutumba Simaro qui, en 1972, produit le titre « Ebalé ya Zaïre ».

Le contenu et la thématique se retrouvent dans « Masuwa » de Pamelo. Il en est de même pour Canta Nyboma de l'orchestre Kamale dans son oeuvre « Masuwa ». Pepe Kalle de l'Empire Bakuba évoque également un voyage par bateau dans son titre « Monano». Mbillia Bel et Sam Mangwana avec le Vox Africa en font autant d'un voyage sur le fleuve Congo où le conjoint, debout sur le quai, assiste dans la tristesse et l'amertume au départ du bateau ayant à son bord sa bien-aimée, sans préciser la date de retour.

En 1969, sans quitter véritablement les Bantous, Pamelo Mounka crée l'orchestre Les fantômes avec Maurice Ognami qui se produit au Select bar de son ami Charles Ebina. « Oiseau rare », «Petite Lola», «Katibebi», «Séjour » et autres sont une autre étape de son parcours musical.

Il sied de noter que sa chanson "Maswua" fut parmi la quinzaine des titres retenus par Tabu Ley Rochereau dans son répertoire exécuté à l'Olympia en 1970, preuve de la reconnaissance suprême de celui qu'il considérait comme son maître, à savoir Pamelo Mounka. (A suivre)

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