Au moment où les nouvelles en provenance d'Accra ne sont pas luisantes, l'athlète Thabora offre à la République démocratique du Congo(RDC) sa première médaille depuis le début des Jeux africains à Brazzaville, capitale de la République du Congo, en 1965.
Félicitation à la Fédération congolaise des luttes associées pour les efforts déployés afin d'en arriver à la médaille de bronze. Une avant-première dans l'histoire de ce pays à la participation aux Jeux africains, 59 ans après. Si cette médaille fait la fierté de la RDC, il n'en est pas évident qu'elle extirpe le climat morose au sein de la délégation congolaise à ces 13es Jeux africains, constituée de 250 personnes dont 170 athlètes de plus ou moins seize disciplines sportives confondues.
Le ministre Kabulo tiré à boulets rouges
Conduite par le ministre des Sports et Loisirs, François Claude Kabulo Mwana Kabulo, la délégation sportive de la RDC a commencé par déchanter dès son débarquement à l'aéroport d'Accra. Elle est restée à la belle étoile pendant des heures, sous le fallacieux prétexte de non-paiement des frais de participation, avant d'atteindre le village où tous les athlètes étaient logés.
Certaines disciplines sportives ont failli déclarer forfait par manque de matériel et équipement adapté, sans frais de mission et incapables de se prendre en charge.
Pourtant, le ministre Kabulo donne un autre son de cloche, rassurant que le gouvernement congolais avait mis les moyens qu'il fallait pour que la participation congolaise soit digne de toutes les attentes. Il a été contredit par les athlètes et cadres techniques qui se sont demandés s'il était ministre des Sports et Loisirs ou seulement ministre du football.
Selon Africa news medias RDC, ces ambassadeurs congolais se plaignaient du mauvais traitement qui leur est réservé, évoquant leurs hauts faits d'armes passés sous silence et jamais recompensés, estimant que les décideurs accordent un traitement de faveur aux Léopards seniors football, alors qu'ils n'ont pas ramené une seule médaille, après avoir échoué au pied du podium de la 34e édition de la Coupe d'Afrique des nations 2023, en Côte d'Ivoire.
A Accra, certains athlètes, encadreurs techniques et membres du staff médical n'ont pas été admis au village des jeux et se sont éparpillés dans les hôtels de la cité, parfois loin des sites de la compétition. Et dire que le gouvernement congolais avait déboursé deux millions de dollars du Trésor public, 48 heures avant le déplacement.
"Chassez le naturel, il revient au galop"
Il sied de noter qu'une semaine avant l'ouverture des Jeux, des tensions ont surgi entre le Comité olympique congolais et le ministre Kabulo, de surcroît trésorier général du même Comité olympique.
Selon d'autres échos en provenance d'Accra, les athlètes de karaté, tennis et badminton qui avaient composé la première délégation de la RDC auraient refusé de regagner le pays si leurs frais de mission n'étaient pas payés sur place à Accra.
N'ayant plus confiance au ministre des Sports et des Loisirs, accusé à tort ou à raison d'avoir créé le désordre, ils avaient sollicité l'implication personnelle du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, pour décanter la situation.