Les habitants de la localité de Vitshumbi au Nord-Kivu ne s'approvisionnent plus en produits de première nécessité, depuis l'occupation de cette cité lacustre par les M23 depuis deux semaines.
Selon Jeff Kambale, président de la société civile locale en fuite dans le territoire de Lubero, cette situation est aggravée par l'interdiction par les FARDC de toute communication lacustre entre Vitshumbi et Kamandi-Lac, un village du territoire de Lubero et principale voie de ravitaillement de plusieurs produits.
Le président de la société civile de Vitshumbi affirme que la décision des FARDC isole complètement la pêcherie de Vitshumbi de la côte Ouest du lac Edouard, qui l'approvisionne pourtant en produits de première nécessité. C'est par exemple de l'eau potable, de la farine, des cossettes de manioc, de la braise et autres.
Les prix de ces produits ont explosé. Un bidon de vingt litres d'eau qui coûtait 1000 francs congolais, se vend actuellement à Vitshumbi à 3000 francs congolais depuis que le trafic est fermé entre Vitshumbi et Kamandi-Lac, rapporte Jeff Kambale.
Selon lui, Vitshumbi compte environ 25 000 habitants. Il renseigne aussi que 40% de cette population ont fui l'occupation de cette pêcherie par le M23. Ceux qui sont restés sont contraints de cohabiter avec les rebelles, sans accéder à leurs champs encore moins à plusieurs produits de première nécessité.
Le président de la société civile de Vitshumbi demande au Gouvernement de prendre des dispositions pour mettre fin à cette situation.
Selon des sources sécuritaires, l'interdiction par les FARDC de la communication lacustre entre Vitshumbi et Kamandi-Lac est motivée par le fait que cette zone ouvre l'accès au grand Nord à partir de Vitshumbi.