À moins de 10 semaines des élections législatives, l'enthousiasme n'est pas encore au rendez-vous alors qu'après l' « abstention sanction », l'opposition attend un taux de participation record aux législatives du 29 mai.
Renverser la tendance ! Tel est l'objectif des partis de l'opposition, fédérés au sein du regroupement Firaisankina et du Kolekitifa an'ny Malagasy, aux législatives du 29 mai prochain. Ils espèrent une forte mobilisation des électeurs et insistent sur l'inscription sur la liste électorale. « Nous allons montrer que nous avons la majorité des électeurs avec nous. Ceux qui ne se sont pas déplacés ce 16 novembre vont participer fortement à ces élections législatives qui constitueront le second tour de la dernière présidentielle », a d'ailleurs déjà indiqué Me Hanitra Razafimanantsoa, candidat du Firaisankina dans le Ier arrondissement de la capitale tout en précisant qu' « il s'agit des élections de proximité et les enjeux sont tout à fait différents ». Dans son allocution lors de la présentation de la première vague des candidats du Firaisankina à Faravohitra, ce lundi 11 mars, à Faravohitra, Marc Ravalomanana a de nouveau invité tous les partisans de l'opposition à se rendre auprès des bureaux des fokontany pour vérifier s'ils sont inscrits sur les listes électorales avant la clôture définitive de la Révision Annuelle de ces listes (RALE).
Légitimité. Dans le camp de l'opposition, toutes tendances confondues, le leitmotiv est que tous ceux qui sont las de ce régime et qui ne veulent plus de la situation actuelle se mobilisent et prennent les chemins des bureaux de vote pour se faire entendre. « Les 70% qui se sont abstenus lors des présidentielles vont venir pour assainir le terrain », a fait entendre Hajo Andrianainarivelo, un des leaders du Kolekitifa an'ny Malagasy, lors d'une émission spéciale diffusée sur quelques chaînes privées de la capitale, il y a une semaine. « Ce régime est légal, mais il n'aura jamais la légitimité », a précisé Hanitra Razafimanantsoa qui a dénoncé la complicité de la Haute Cour Constitutionnelle (HCC) et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Afin de prouver que l'opinion penche sur les causes de l'opposition, le Firaisankina et le Kolekitifa espèrent voir de longues files devant tous les bureaux de vote, et que les électeurs accordent leurs voix aux candidats de l'opposition, le mercredi 29 mai.
Abstention-sanction. Même si les chiffres donnés par la HCC lors de la proclamation officielle des résultats du dernier scrutin donnent un taux de participation avoisinant les 46%, les partis de l'opposition estiment qu'il s'agit de chiffres fallacieux. Pour eux, un peu plus de 20% des électeurs seulement se sont exprimés lors de cette consultation. Ils ont même crié à une « abstention-sanction », après avoir appelé au boycotte à la veille du scrutin. En tout cas, dans la capitale, les électeurs ont tout simplement boudé les urnes. C'est seulement dans les quartiers populaires comme à Manarintsoa ou à Anosibe qu'on a pu observer des taux de participation dépassant les 30%. Le deuxième arrondissement, dont les bureaux de vote se trouvent à Ambohipo, détient le taux d'abstention record.
Climat électoral. Il faut tout de même tenir compte du climat électoral. Si durant les deux mois précédant les présidentielles du 16 novembre, l'opinion a été plongée dans une ambiance politique peu sereine, à moins de dix semaines des législatives, la physionomie politique semble favorable à la tenue du scrutin. En tout cas, d'autres paramètres sont à prendre en compte, comme l'offre politique ou bien les programmes de chaque candidat. Tout dépendra d'ailleurs de la campagne électorale qui ouvrira officiellement le 8 mai pour se clôturer le 27 mai, afin de respecter la journée de silence électorale.