Le Ghana se dirigerait-il vers une crise institutionnelle ? Des députés de la minorité ont annoncé jeudi 21 mars vouloir engager une procédure de destitution contre le président Nana Akufo-Addo. En cause : le président ghanéen ne s'est toujours pas prononcé sur la promulgation, ou non, de la loi dite anti-LGBTQ. Cette menace de destitution n'est qu'un élément parmi d'autre d'un blocage plus large qui s'annonce.
« Le Parlement n'approuvera pas les nouveaux membres du gouvernement tant que le président n'aura pas rendu sa décision sur la loi anti-LGBTQ » : voici, en substance ce qu'a déclaré mercredi soir, Alban Bagbin, speaker du Parlement.
Une réponse musclée à la lettre du secrétaire du président de la République, adressée lundi au Parlement. Dedans, il demande aux députés de ne pas transmettre le texte au chef de l'État pour promulgation, tant que la Cour suprême n'a pas rendu son avis.
Il n'en fallait pas plus pour déclencher la colère des soutiens de la loi. Ils dénoncent un abus de pouvoir scandaleux de la part du président, ainsi qu'une fuite de ses responsabilités.
Pour rappel, cette proposition de loi adoptée par un large consensus au Parlement le 28 février, a soulevé de vives inquiétudes, notamment aux Nations unies, quant aux droits de la communauté LGBTQ au Ghana - en cas de promulgation du texte, elle, comme toute personnes affiliées, risqueraient trois à cinq ans de prison.
Des craintes que le président Nana Akufo-Addo a tenté de calmer au début du mois. Son ministre des Finances a, quant à lui, pointé les risques que la promulgation d'une telle loi pourrait engendrer au premier desquels, la perte de 3,8 milliards de dollars de fonds promis par la Banque mondiale.
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