L'année dernière, 429 dépouilles avaient été exhumées près de Malindi. Elles seraient celles de fidèles de la secte de Shakahola, menée par le pasteur Paul Mackenzie, qui appelait ses fidèles à jeûner jusqu'à la mort pour rencontrer Jésus. La Commission nationale des droits humains dévoilait son rapport ce vendredi 22 mars.
La Commission nationale des droits humains du Kenya dénonce « de la négligence et une abdication grave et inacceptable de leurs devoirs de la part de ceux qui doivent assurer le maintien de l'ordre et de la loi » dans l'affaire de la secte de Shakahola.
En détail, l'organisation, officielle et indépendante, pointe plusieurs failles. Des failles du système judicaire tout d'abord. Le rapport rappelle que le pasteur Paul Mackenzie a été arrêté plusieurs fois entre 2017 et 2023, et mis en examen pour radicalisation. Ces arrestations auraient dû, selon l'organisme, engendrer des investigations.
Des failles également du côté des agents de sécurité. Ces derniers n'ont « non seulement pas été proactifs dans la collecte de renseignements mais ils n'ont pas non plus donné suite, de manière injustifiée, à des rapports crédibles ». Plusieurs déclarations avaient été faites à la police et aux autorités locales. Une ancienne adepte avait également tiré la sonnette d'alarme sur les réseaux sociaux. Elle avait alors été accusée de porter des accusations sans fondements. La Commission regrette « qu'aucune sanction connue n'ait été prise contre ces officiers ».
Ces manquements, conclut le rapport, « ont laissé les adeptes de Mackenzie sous son contrôle total et celui de sa milice ».
Le pasteur Paul Mackenzie a été arrêté en avril 2023 et est depuis en détention. Il est poursuivi pour « terrorisme », « torture », « homicide involontaire » et « cruauté sur enfants ».