Les évêques sont toujours opposés au rétablissement de la peine capitale par les autorités, 21 ans après l'avoir suspendu par un moratoire.

Pour l'épiscopat congolais, la volonté des autorités de vouloir « débarrasser l'armée des traîtres », espions, malfaiteurs et autres criminels dans le pays ne peut aucunement justifier la peine de mort. L'Église catholique, influente dans le pays, appelle les autorités à se ressaisir. Monseigneur Donatien N'shole, porte-parole des évêques congolais, s'est exprimé vendredi 22 mars lors d'une conférence de presse.

Notre pays fait un retour en arrière en matière de défense de la vie alors qu'il s'est engagé par des accords internationaux pour l'abolition de la peine de mort. Depuis plusieurs années, la justice de notre pays est gangrénée par la corruption, le trafic d'influence, les erreurs judiciaires, les réglements de comptes. Le rétablissement de la peine de mort vient renforcer la banalisation de la vie humaine. La peine de mort est inadmissible car elle attempte à l'inviolabilité et à la dignité humaines. Nous marquons un refus net du recours à la peine de mort. La peine de mort et sa logique de rétribution ne sont pas compatibles avec l'Évangile. Quelque soit les modalités d'exécution, la peine de mort implique un traitement cruel, inhumain et dégradant.

01:04 Monseigneur Donatien N'Shole

Dans une note signée par la ministre de la Justice mercredi 14 mars, la RDC a levé le moratoire sur l'exécution de la peine de mort, en place depuis 20 ans. Si elle était prononcée par la justice, la peine n'était pas appliquée. Elle est notamment prononcée contre des militaires coupables de trahison, ainsi que contre des auteurs de « banditisme urbain entraînant mort d'homme ».