L'application TikTok, très populaire au sein de la jeunesse kényane, est la source de critiques croissantes sur le contenu qui y est partagé. Alors que les inquiétudes se multiplient sur l'utilisation de l'application à l'échelle mondiale, le gouvernement kényan a demandé des précisions à la firme chinoise qui détient la plateforme.
Avec notre correspondante à Nairobi, Albane Thirouard
La polémique a commencé en août 2023. Lorsqu'un homme d'affaires a déposé une pétition au Parlement pour demander l'interdiction de TikTok au Kenya. Le requérant dénonçait du contenu inapproprié partagé sur l'application.
Peu après le dépôt de cette pétition, le président kényan avait échangé virtuellement avec le PDG du réseau social chinois. Nairobi avait alors affirmé que TikTok était prêt à collaborer avec les autorités pour modérer le contenu sur sa plateforme. Le réseau s'était même engagé à ouvrir un bureau au Kenya.
Mais nouveau rebondissement. Nairobi a annoncé cette semaine avoir demandé à TikTok de démontrer son respect des lois kényanes qui encadrent la protection des données, les vérifications des utilisateurs et le filtrage du contenu. C'est ce qu'a expliqué Kithure Kindiki, le Ministre de l'Intérieur kényan devant des parlementaires.
La plateforme est, selon lui, utilisée par des « criminels pour diffuser de la propagande malveillante ». Il a évoqué des cas d'usurpation d'identité, d'escroqueries d'utilisateurs à travers de faux échanges Forex et de fausses offres d'emplois ou encore de la distribution de contenu à caractère sexuel.
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