Congo-Brazzaville: Ecole et emploi, parlons-en !

S'il s'agit de dire des choses de façon crue, l'école aujourd'hui continue d'être dispensée théoriquement, s'écartant de plus en plus des opportunités d'emploi offertes par la donne actuelle. L'école fabrique des théoriciens ayant pour unique débouchée la Fonction publique, pendant que la réalité a complètement changé.

En gros, si l'école ne s'arrime pas avec les exigences actuelles, elle continuera de former des jeunes chômeurs car la Fonction publique n'est plus capable de recruter tous ces finalistes des facultés et instituts théoriques. De plus en plus, l'on parle de l'école de formation dans des métiers divers qui sont pour de nombreux jeunes une porte d'entrée dans la vie socio-professionnelle.

La question de l'année de la jeunesse qui devient sur toutes les lèvres est aussi une interpellation pour que le contenu de l'enseignement change afin qu'il s'arrime aux exigences de l'heure. Du primaire à l'université en passant par des écoles de formation ou par des instituts, l'essentiel des différents chapitres n'a pas varié d'un iota depuis près d'une soixantaine d'années. C'est là un vrai problème car les besoins sur le marché d'emploi ne sont plus les mêmes. C'est aussi cela qui fait croître du jour au jour le taux de chômage dans le pays.

Pour ne prendre qu'un seul exemple très amusant, les géographes continuent d'enseigner du primaire jusqu'à l'université les notions très obsolètes en rapport avec les données socio-climatiques d'alors, tandis que ce que nous vivons ces derniers temps montre bien que les climats ont changé de façon très brutale. Ces remarques peuvent être faites dans d'autres disciplines, notamment dans des mathématiques, des sciences-physiques, des sciences de la vie et de la terre, en histoire, etc.

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L'emploi aujourd'hui exige que la formation s'ouvre sur plusieurs filières, en l'occurrence dans des nouveaux métiers qui facilitent très rapidement une auto-insertion socio-professionnelle de la jeunesse qui sort d'une école d'apprentissage d'un métier quelconque. Tous les jeunes aujourd'hui, par manque d'opportunités d'emploi pouvant les accueillir après leur formation, se déversent soit à Jean-Joseph-Loukabou ou à l'Ecole nationale des instituteurs. Ce sont, semble-t-il, les seules écoles où, une fois satisfait à son Brevet d'études du premier cycle, l'enfant se précipite à passer un concours pour y être admis.

Que l'on ne se masque pas, la cause du chômage c'est aussi l'inadéquation formation et emploi, c'est-à-dire l'école aujourd'hui n'offre plus du tout la possibilité d'insertion socio-professionnelle des jeunes. Or si dans les basses classes les jeunes recevaient des potentialités de pouvoir s'auto-prendre en charge, on n'allait pas assister à cette montée exponentielle du chômage.

Et comme le souhait c'est de voir de nombreux investisseurs arriver au pays, il est question que l'école s'arrime à la nouvelle donne, c'est-à-dire celle du vrai rapport école-emploi afin qu'une fois sorti d'une formation, le jeune ait très rapidement la chance de s'insérer socio-professionnellement. Alors si cela n'est pas fait, l'école telle qu'elle se conçoit continuera de former des générations et des générations de chômeurs.

A bon entendeur, salut !

AUTHOR: Faustin Akono

Edition:

Édition Quotidienne (DB)

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