Le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention, à travers son Programme élargi de vaccination (PEV) organisera, grâce à l'appui de plusieurs partenaires dont le Fonds des Nations unies pour l'enfance, l'Organisation mondiale de la santé et Gavi, trois jours de vaccination, soit du 28 au 30 mars, sur toute l'étendue du territoire national.
La campagne sera menée sur les 519 zones de santé que compte le pays et cible plus de vingt-quatre millions et demi d'enfants âgés de 0 à 5 ans. En prévision de cette grande activité, le PEV a convié récemment les professionnels des médias, membres du Réseau des journalistes amis de l'enfant (RJAE) à un briefing sur la vaccination à son siège, dans la commune de la Gombe. Au cours de cet échange avec les membres du RJAE, il leur a été démontré l'importance de la communication à travers les médias dans la lutte contre la polio, le bien-fondé et le challenge de la vaccination. Les médias ont la capacité de promouvoir auprès des communautés des comportements favorables à la vaccination pour arrêter la transmission, au mieux éradiquer cette maladie. D'où l'intérêt du partenariat qui lie le PEV au RJAE dans la lutte contre la polio.
L'appel de la coordinatrice du Comité pour les opérations des urgences pour la polio (Coup), Dr Elisabeth Mukamba, est un signal fort aux professionnels des médias, membres du RJAE. "Nous attendons de la presse d'appuyer la gestion des cas de refus identifiés afin de réduire la proportion de 19% à 2% et d'accroître la crédibilité et la confiance de la vaccination en diffusant l'information de qualité", a -t -elle insisté. Elle a, en outre, souligné que les professionnels des médias "devraient avoir toutes les informations sur ce qui se passe dans le cadre de l'initiative mondiale de l'éradication de la polio en République démocratique du Conho (RDC) et comment est organisée la riposte autour de cette épidémie". Elle a reconnu que d'énormes efforts ont été déployés dans la lutte contre la polio, ce qui a réduit sensiblement le nombre d'enfants non vaccinés. Mais à côté de ces performances dans la riposte contre cette maladie invalidante, il ya des challenges, notamment les cas de refus, la persistance des enfants dits zéro dose, c'est-à-dire ceux qui n'ont jamais été vaccinés. C'est ici que l'apport des médias est plus que capital dans la sensibilisation de la communauté pour qu'elle soit favorable à la vaccination.
Le Dr Charles Ewa Sama, chargé de la Commission surveillance au sein de Coup, a reconnu l'importance d'échanger avec les professionnels des médias, notamment sur le rôle majeur de la communication de masse dans la stratégie de riposte et d'arrêt de la circulation des poliovirus. Selon lui, le Comité pour les opérations des urgences pour la polio attend des médias la sensibilisation du grand public à l'épidémie et à la surveillance au sein de la communauté et de chaque ménage, de signaler au service de santé l'apparition de toute faiblesse ou diminution de mouvement ou de la force d'un ou plusieurs membres quelle que soit la cause.
Une urgence de portée mondiale
Un seul cas de polio suffit pour déclarer une épidémie. Ce qui montre que cette maladie, a martelé Dr Ewa, demeure encore une urgence de portée internationale. Il a rappelé que c'est depuis 2017 que la RDC a rapporté des cas de polio virus variant. En 2022, plus de cinq cents enfants ont été paralysés. Pour couper la chaîne de transmission, la vaccination reste la seule solution. "Grâce aux efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires, le pays connaît aujourd'hui une baisse de cas.", a-t-il reconnu.
Pour sa part, le chargé des activités de vaccination supplémentaire, le Dr Fabrice Mawa, a fait savoir que la vaccination confère à l'enfant une immunité. "Les doses de vaccin reçues par les enfants sont directement proportionnelles au développement de l'immunité pour les protéger contre la poliomyélite. Plus l'enfant reçoit les doses de vaccin, plus il a les chances de développer l'immunité pour le protéger contre cette maladie", a fait remarquer Dr Fabrice. Il a invité les journalistes à sensibiliser les parents au respect du calendrier pour la vaccination de routine. "Nous avons convié les professionnels de médias à ce briefing sur la riposte contre la poliomyélite et la vaccination en général parce que nous sommes assurés que c'est l'un des canaux de communication importants qui nous aide à sensibiliser les communautés, précisément les parents, les tuteurs d'enfants à faire vacciner leurs enfants pour la campagne contre la poliomyélite qui est prévue du 28 au 30 mars 2024", a t-il ajouté.
Notons que cette campagne de vaccination se déroulera de porte à porte. Les équipes de vaccinateurs passeront de maison en maison pour vacciner les enfants en leur administrant deux gouttes de vaccin polio oral. Les parents sont donc invités à bien accueillir les vaccinateurs en leur accordant toutes les facilités pour qu'ils puissent vacciner les enfants ciblés par cette opération.
