La Côte d'Ivoire, championne d'Afrique en titre, a retrouvé le chemin des terrains dans le nord de la France, à Amiens, en Picardie. Dans les travées du Stade de la Licorne, ce samedi 23 mars 2024 : une armée de supporters des Éléphants venus célébrer le plus beau des titres africains. Malgré des conditions climatiques peu clémentes, ces fans ont assuré le spectacle dans les tribunes et tout autour de l'enceinte sportive.
Alors que la grêle déferle en fin d'après-midi sur la ville d'Amiens, des centaines de supporters ivoiriens se tassent vers les grandes portes du Stade de la Licorne. Pas question de s'asseoir de suite en tribunes, mais bien de profiter de l'ambiance qui monte à quelques dizaines de minutes du début de la rencontre amicale opposant la Côte d'Ivoire au Bénin.
« On n'est pas champions par hasard »
Non loin de la boutique officielle du club, devenue quartier général des supporters des champions d'Afrique, deux amis scrutent avec attention leur téléphone, pour ne rien rater des dernières nouvelles concernant leurs Éléphants. Marc-Cyril et Ti-Bao ne pouvaient manquer cet événement pour rien au monde. Lunettes de soleil bien accrochées malgré le mauvais temps amiénois, les deux Ivoiriens sont impatients : « Après un mois et demi, c'est une fierté immense de revoir nos Éléphants avec leurs trois étoiles et de les retrouver ici à Amiens pour un match certes sans enjeu », insiste Ti-Bao, alors que la pluie redouble d'intensité.
« On a envie de montrer qu'on n'a pas été champions par hasard, qu'on a le niveau pour disputer une Coupe du monde et atteindre le top niveau », lance Marc-Cyril, filmé par l'un de ses amis. Peut-on atteindre les sommets alors que des critiques fusent en Côte d'Ivoire concernant la tenue des rencontres amicales en France ? Une situation balayée d'un revers de main par les deux amis qui vivent dans les deux pays : « Il y a une grande communauté ivoirienne qui vit en France et qui n'a pas pu faire le déplacement au pays pendant la CAN, c'est une manière de présenter la nouvelle étoile et d'être heureux tous ensemble », martèle Marc-Cyril.
« On veut vérifier la troisième étoile »
« Amiens, ce sera un mini-Abidjan, préparez-vous au coup du marteau ! », concluent sourire aux lèvres les deux amis avant de franchir les grilles de sécurité. Un peu plus loin, la boutique du club d'Amiens est pleine à craquer. À l'intérieur, des supporters des Éléphants dévalisent les rayons à la recherche d'écharpes et de drapeaux. À l'extérieur, près des allées couvertes par un toit en taule, d'autres se protègent de la pluie torrentielle, comme Héla, une supportrice franco-ivoirienne qui est venue « vérifier la troisième étoile ».
« On est juste venus se mettre en jeu, supporter le coach Emerse Faé », explique la jeune supportrice, provoquant les rires de ses deux amis. Alors que les trompettes résonnent tout autour du stade, Héla les pointe tout en déclarant : « On est Ivoiriens, on va mettre le feu, c'est notre identité, c'est un métier avec toute sa splendeur ». Son ami atteste et ajoute : « Nous sommes la Côte d'Ivoire, pays de l'hospitalité. L'Éléphant n'a pas peur de la pluie, ni du Bénin ».
« En tant que vrai Ivoirien, on aime le bruit, l'ambiance et le coup du marteau », termine Héla en brandissant fièrement le drapeau ivoirien au-dessus de sa tête, avant de finalement compléter : « On n'est pas venus à Amiens, dans le nord, sous la grêle pour perdre, c'est une évidence. C'est juste la suite de notre CAN qu'on est venue vérifier. »
Des supporters à moitié contents, car les Éléphants ont finalement été tenus en échec (2-2) face au Bénin dans un Stade de la Licorne qui chantait à la gloire des nouveaux champions d'Afrique. Après un premier match disputé ici même en septembre 2022 pour une victoire face à la Guinée, la ville d'Amiens prend définitivement l'accent ivoirien.