Les paroles de son tube Repenti résonnent encore. Le clip officiel a récolté presque 3 millions de vues sur YouTube depuis sa sortie il y deux ans. Mais ce n'est pas pour cela que Lion Vibe fait les gros titres... De son vrai nom Kensley Asaun, le chanteur est dans l'actualité cette fois car il est accusé d'avoir commis un meurtre...
«Mo ti konn li enn garson trankil mwa, mo pa ti konn li dan ban zafer pou al fer krim. Pa capav dir ou kinn pass dan so latet pou ariv enn zafer koumsa.» Ils sont nombreux à nous livrer ce récit, tandis que d'autres hésitent à nous parler. À Résidence Mangalkhan, Floréal, beaucoup cherchent encore à comprendre les circonstances qui ont conduit à l'agression mortelle de Damien Latire, 21 ans, le dimanche 17 mars, et à la dispute qui aurait eu lieu entre lui et son agresseur présumé, Kensley Asaun, alias Lion Vibe. Ce dernier est aussi âge de 21 ans et il habite la même localité.
En ce jeudi après-midi, le quartier est animé. Tous ceux que nous interrogeons ont eu vent du drame qui a eu lieu dimanche, chacun y allant de sa thèse. Même si personne n'est capable d'expliquer le geste tragique d'un chanteur pourtant promis à un bel avenir. Les membres de la famille de Lion Vibe, accablés, ont quitté leur domicile pour aller habiter ailleurs. «Zot népli ress isi dépi problem-la inn arivé. Nous ne savons pas où ils se trouvent mais nous espérons qu'ils sont en sécurité», confie une dame âgée. «Je ne peux pas vous dire grand-chose sur lui parce que les gens de mon âge ne connaissent pas bien ceux de la jeune génération. Mais ses chansons sont très écoutées par tout le monde.»
Les adolescents de Résidence Mangalkhan, qui, eux, écoutent les chansons de Lion Vibe, confient qu'ils le côtoyaient et que «li ti soup li, li korek». Parmi ses chansons, on cite Repenti certes mais aussi Lacorité, qui parlent de paix, de non-violence et des conséquences de nos actions en tant qu'humains. Raison pour laquelle, «nous ne savons pas ce qui lui est passé par la tête pour qu'une telle chose se produise...» confient nos interlocuteurs. Même son de cloche dans la boutique du quartier où les clients font le va-et-vient. «Je n'étais pas là quand c'est arrivé. J'ai appris la nouvelle plus tard. Toulédé ti bann bon garson», dit un client, ajoutant sur un ton énigmatique que «selman ladan, bann kamarad ki mont latet...» Il refusera de nous en dire davantage.
Une voisine sera plus loquace : «Zot ti korek, dé kamarad. La dispute était liée à un problème concernant la voiture que Kensley avait empruntée à Damien et qui avait été endommagée, et Kensley avait dit qu'il effectuerait les réparations (...) Ce drame découle de cela. Damien lui a demandé l'argent, ils se sont disputés et Kensley l'a tué. C'est tout ce que nous savons. C'est triste, ces vies brisées à cause d'une histoire banale...»
Depuis le décès de Damien Latire, ses proches sont consternés. D'autant plus que ce dernier vivait avec sa compagne à Vacoas tout en gardant de bonnes relations avec ses proches à Résidence Mangalkhan ; il envisageait de se marier et de fonder une famille. Lion Vibe, lui, évoque la légitime défense. La famille de Damien Latire parle de préméditation, car selon leurs dires, le chanteur l'aurait menacé auparavant.
Contactée par téléphone, la famille de Lion Vibe nous a fait comprendre qu'elle ne souhaite pas pour l'instant s'exprimer sur ce sujet.
