En Tunisie, un nouveau journaliste fait l'objet de poursuites judiciaires. Mohamed Boughalleb, qui officie sur les ondes de la radio CAP FM, n'en est pas à ses premiers démêlés avec la justice tunisienne. Son arrestation intervient dans un contexte de tensions grandissantes dans le pays.
C'était l'une des dernières voix critiques du pays. Mohamed Boughalleb a passé dimanche sa troisième nuit en détention. Placé en garde à vue vendredi, sa période de détention a ensuite été prolongée de 48 heures. Elle fait suite à une plainte déposée par une fonctionnaire du ministère des Affaires religieuses qui l'accuse de diffamation, selon les déclarations de ses avocats.
Mohamed Boughalleb - connu des Tunisiens pour sa gouaille - s'était étonné du grand nombre de voyages à l'étranger que cette fonctionnaire effectuait. Habitué des convocations judiciaires, le journaliste est surtout un pourfendeur du régime de Kaïs Saïed. Le syndicat national des journalistes tunisiens a fait part de son soutien et de son inquiétude face à la multiplication des poursuites à l'encontre des journalistes.
Cette arrestation intervient au cours d'une semaine marquée par la colère en Tunisie, où les avocats ont également fait part de leur refus de l'immixtion du pouvoir politique dans la justice et par la colère des médecins aussi après, que l'un des leurs a perdu la vie après avoir été placé en détention préventive pour des soupçons de trafic de médicaments.
Une semaine de colère comme la Tunisie, qui semblait plongée dans une période d'apathie politique, n'en a pas connu depuis un long moment, et qui intervient alors qu'une présidentielle doit se tenir à l'automne prochain.