Sénégal: Organisation de la présidentielle - Un budget de 14 milliards FCfa dégagé par l'Etat

23 Mars 2024

Au cours d'un face-à-face avec les journalistes, le Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Mouhamadou Makhtar Cissé, et le Directeur général des élections, Thiendella Fall, ont livré, vendredi soir, les chiffres clefs du scrutin présidentiel de demain.

Le Ministre Mouhamadou Makhtar Cissé a d'emblée indiqué que 7 millions 371 mille 890 électeurs pourront voter dans 16440 bureaux de vote, dont 15633 installés sur l'étendue territoire national et 807 autres répartis dans au moins 50 pays. Les lieux de vote sont au nombre de 7040. « Il n'y a pas de bureau fictif, c'est impossible », a pesté M. Cissé, en présence du Gouverneur de la région de Dakar, Al Hassan Sall et du directeur de l'information et de la formation de la Dge, Biram Sène.

Interpellé sur le coût global de l'organisation de l'élection, il a révélé qu'il tourne autour de 14 milliards de FCFA. Mais ce budget, détaille le directeur des élections, est réparti entre les différents acteurs que sont la Dge, les forces de défense et de sécurité, le service public de l'audiovisuel (la Rts), la Cena, la Cour d'appel et le Conseil constitutionnel.

Les conférenciers ont, par ailleurs, informé que quelque 8 millions 500 de bulletins ont été imprimés pour chaque candidat. Ce qui représente un montant total de 1 milliard 400 mille F Cfa. « Les bulletins de tous les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel seront disponibles dans chaque bureau de vote au Sénégal et à l'étranger. « Tant qu'il n'y a pas une nouvelle décision du Conseil fixant une nouvelle liste de candidats, on se remet à ces 19», a rassuré le Ministre en charge de l'organisation de l'élection, faisant ainsi allusion aux demandes de retrait de candidatures introduites par Habib Sy et Cheikh Tidiane Dièye.

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+%°0ML9KJH5Scrutin présidentiel de ce 24 mars: 2457 observateurs accrédités.

S'agissant des observateurs, ils sont au nombre de 2457. Selon Thiendella Fall, pas moins de 81 dossiers de demande d'accréditations d'organisations et structures et d'organisations nationales et internationales ont été reçus et transférés au comité chargé de les analyser. Mais au final, 2457 sont autorisés, dont 889 nationaux et 1568 internationaux. Pour ces derniers, il y a la mission de l'Union européenne conduite par Malin Björk, députée au Parlement européen, celle de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), sous la direction de l'ancien sous-secrétaire général des Nations unies, le Nigérian Ibrahim Agboola Gambari, la délégation de l'Union africaine conduite par Bernard Makaza, entre autres.

En tout état de cause, le dimanche, les Sénégalais pourront voter dans la liberté et la plus grande transparence, à en croire le Ministre de l'Intérieur, selon qui, « toutes les opérations ont été posées. Tous les actes se déroulent sous l'encadrement de la loi. Il y a des normes, des règles, des référentiels qui font que nous avons une expertise qui permet de dire que les élections se tiendront ». M. Cissé a également rappelé que le processus a été lancé depuis la fixation de la date, le 16 février 2023. Depuis lors, dit-il, la Direction générale des élections travaille sur l'organisation.

« Les Sénégalais ont l'habitude de voter et de bien le faire. Cela veut dire qu'il y a aussi une belle tradition d'une bonne organisation des élections. Nous le devons à ces hommes politiques qui se sont succédé à la tête de ce pays et à leurs collaborateurs dans le sens large du terme. Cela, pour toujours garantir aux Sénégalais l'intégrité et la liberté de choisir dans la transparence », a-t-il tempéré. Et de faire remarquer, pour s'en réjouir, que « le Sénégal nous transcende et aucun acteur ne doit l'oublier. Dans un pays comme le Sénégal, nous arriverons un jour à dépassionner l'organisation des élections. La politique est passionnante, mais la meilleure bataille est celle des idées. C'est le seul argument qui tient. Il y a une vie après les élections. Les Sénégalais devront se retrouver pour améliorer le processus. Quand on veut construire, on ne commence pas par détruire ». Salla GUEYE

Scrutin du 24 mars 2024: 50 mille éléments des Fds déployés

Pour la couverture sécuritaire du scrutin, il faut souligner que 50 mille éléments de Forces de défense et de sécurité (Police, Gendarmerie et Armée) ont été mobilisés dans tout le pays. Et à ce sujet, le chef de l'exécutif régional de Dakar également présent à la conférence, a fait savoir que dans sa circonscription administrative, les centres de vote, leurs alentours ainsi que les grandes artères seront couverts. « Nous maîtrisons bien la situation à Dakar, d'ailleurs nous n'avons pas des éléments de l'armée, ceux-ci renforcent plutôt les forces de l'intérieur du pays », a notamment salué Al Hassan Sall.

A ce propos, le Dge a évoqué l'article L60 du Code électoral qui stipule que « les forces de défense et de sécurité votent le même jour dans les mêmes bureaux que les civils ». M. Fall précise, tout de même, qu'ils peuvent être pris en priorité pour pouvoir continuer à veiller sur la sécurité, s'ils sont en tenue dans leurs lieux de mission.

Il a, également, profité de l'occasion pour apporter des précisions sur les informations relayées sur les réseaux sociaux faisant été d'enrôlement des Agents de sécurité de proximité (Asp) à la place des enseignants pour la supervision du vote dans les bureaux de vote. « Nous ne sommes pas au courant de l'utilisation des Asp dans les bureaux de vote », a coupé court Thiendella Fall.

Sur cette question, son Ministre de tutelle a fait croire que des instructions qui ont été données pour qu'il n'ait pas discrimination dans le choix des membres de bureau de vote. « Que chacun puisse garder une posture républicaine pour un bon déroulement du scrutin », a ajouté Mouhamadou Makhtar Cissé, appelant les professionnels des médias à éviter de s'informer ailleurs que par les canaux officiels. Salla GUEYE

Cartes d'électeur : Un taux de retrait de 56,73 % enregistré au niveau national.

56,73 %. C'est le taux de retrait des cartes d'électeur noté, jusqu'à hier vendredi, au niveau national. Selon le directeur général des élections, cela représente un nombre de 264.000 cartes sur le nombre de nouvelles cartes confectionnées au terme de la dernière révision.

« Les retraits se poursuivent jusqu'au jour du scrutin partout au Sénégal », a-t-il indiqué, appelant les compatriotes inscrits à se rapprocher des commissions dédiées. Salla GUEYE

Thiendella Fall, Directeur général des élections: « Je ne suis pas politique, mais un contrôleur général de police ».

Prenant part à la conférence de presse du ministre de l'Intérieur, Mouhamadou Makhtar Cissé, en prélude au scrutin présidentiel de demain, le directeur général des élections a apporté quelques précisions sur les accusations portées par certains acteurs politiques, notamment de l'opposition, à son encontre. « On véhicule souvent une rumeur à mon endroit. Elle me taxe de politique. Ce que je ne suis pas et aujourd'hui j'ai l'occasion de rétablir la vérité », a dit d'emblée Thiendella Fall. « Je suis un contrôleur général de police, qui est dans le domaine des élections depuis 2002. Je suis donc un homme de sécurité. Je travaille pour l'Administration et suis soumis à des règles et lois du pays », a-t-il ajouté, répondant à ses détracteurs.

Sur la tenue du scrutin, il a, par ailleurs, rassuré sur la disponibilité du matériel déjà déployé sur les lieux de vote. « L'élection devrait bien se passer. Parce que cela fait déjà une semaine que tout le matériel a été sur l'ensemble du territoire national et à l'étranger. Nous travaillons d'apache pied depuis février 2023. A chaque étape du processus, nous avons toujours appelé les acteurs à des séances de formation », a-t-il rassuré. Salla GUEYE

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