« Le renforcement de la coopération entre les Etats et les partenaires, notamment les Nations Unies, particulièrement le HCR, est essentiel pour mobiliser toutes les énergies dans une meilleure coordination de tous les intervenants »
Les 21 et 22 mars s'est tenu à Lomé, capitale du Togo, le Dialogue régional sur la sécurité nationale et protection des réfugiés. Organisé conjointement par le gouvernement togolais et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), ce dialogue régional avait pour objectif de favoriser l'échange intergouvernemental sur la manière dont les États de la sous-région respectent leurs obligations internationales en matière de protection des réfugiés tout en répondant aux préoccupations et priorités de sécurité nationale.
En effet, la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire, notamment au Sahel central a engendré des déplacements massifs de réfugiés. Selon le HCR, en janvier 2024, l'Afrique de l'Ouest et du centre comptait 13,4 millions de déplacés et apatrides dont 2,1 millions de réfugiés et 7,9 millions de déplacés internes. Les pays côtiers, en particulier la Côte d'Ivoire, le Ghana, le Togo et le Benin, avaient, à eux seuls, accueilli 95863 réfugiés au 29 janvier 2024.
Face à cette situation complexe, les États concernés sont confrontés à de nombreux défis pour sécuriser leur territoire national et protéger les civils. Car, s'il est légitime pour les États de protéger leurs frontières, il est dans leurs obligations de protéger les refugies fuyant les conflits et conséquences du changement climatique et de garantir que les personnes soutenant ou commettant des actes contraires à la sécurité nationale ne soient pas autorisées à accéder au territoire, que ce soit pour chercher refuge, échapper à des poursuites ou perpétrer de nouvelles attaques.
Prenant part à ce dialogue régional, le Représentant spécial adjoint ad intérim du Secrétaire général des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel, M. Khassim Diagne, a salué cette initiative conjointe du gouvernement Togolais et du HCR qui, selon lui, revêt une importance capitale et dont les travaux vont bénéficier à l'engagement du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), notamment en matière de prévention des conflits.
Faisant écho à la difficulté dans laquelle se trouve les réfugiées, Khassim Diagne a rappelé que les populations civiles s'y trouvent souvent prises en étau, entre l'insécurité et les conséquences humanitaires et les violations des droits humains qui en découlent. Ces populations, a-t-il ajouté, n'ont malheureusement d'autre choix que de fuir, et pour des milliers d'entre eux, de chercher asile dans les pays frontaliers.
A cet égard, il a souligné que le renforcement de la coopération entre les Etats de la sous-région et les partenaires, notamment les Nations Unies et plus particulièrement le HCR, est essentiel pour mobiliser toutes les énergies dans une meilleure coordination de tous les intervenants.
Proposé comme une première étape d'un processus consultatif auquel les partenaires étatiques et d'autres parties prenantes clés, y compris les acteurs humanitaires et de développement, seront invités à prendre part, le dialogue régional aura permis de fournir une analyse claire des risques et des défis posés à la protection des réfugiés, un accord sur les bonnes pratiques et approches pertinentes et applicables à la région, et un plan d'action pour mettre en oeuvre des mécanismes spécifiques, précisant le soutien nécessaire de la part des parties prenantes concernées.