Le langage employé par la présidente de l'Assemblée nationale, samedi dernier, montre qu'elle a choisi son camp et qu'elle ne veut plus utiliser de faux fuyants pour parler de la situation actuelle. On savait que le divorce était consommé avec le pouvoir actuel, mais cela n'avait pas été dit aussi clairement depuis. La réunion du week-end dernier n'a pas vu la présence des ténors de la majorité présidentielle.
Le langage de vérité de Christine Razanamahasoa
Cette réunion était ouverte à toutes les composantes politiques du pays, mais elle a été boycottée par les partisans du pouvoir. Le discours de la présidente de l'Assemblée nationale n'aurait pas été à leur goût car il a été très critique sur la période durant laquelle le pouvoir actuel s'est installé. Mme Christine Razanamahasoa a utilisé le langage de la vérité pour parler de la situation dans laquelle se trouve la population malgache.
Les termes utilisés ont paru sévères, mais ils traduisent bien la descente progressive durant ces quinze ans des habitants de la Grande île dans une immense pauvreté. Cette dénonciation a été faite depuis longtemps par de nombreux acteurs de la vie politique et de la société civile, mais jusqu'à présent, ils avaient l'impression de prêcher dans le désert. La présidente de l'Assemblée nationale se fait donc la porte-parole d'une majorité silencieuse consciente des immenses difficultés que connaît le pays. Mais sa démarche se veut constructive et elle appelle au dialogue pour résoudre ensemble les problèmes actuels. Mais elle est considérée par ses anciens alliés comme une traîtresse et elle est donc marginalisée par eux.
Pour le moment, elle semble être cataloguée par ces derniers comme une opposante qu'il faut à tout prix écarter. Les personnalités présentes samedi dernier à l'Assemblée nationale montrent qu'elle n'est pas isolée.