Au Cameroun s'est ouvert ce lundi le procès très attendu sur l'assassinat du journaliste Martinez Zogo. Les principaux accusés sont jugés pour complicité de meurtre.
Après plus de trois heures de débat, en présence des accusés, le procès qui a débuté ce lundi 25 mars a été renvoyé au 15 avril prochain.
L'audience tendue a débouché sur une polémique de la défense, sur l'identité du corps sans vie retrouvé il y'a un an dans la localité d'Ebogo 3. 17 personnes inculpées dans cette affaire sont jugées pour leur implication présumée dans cet acte criminel au tribunal militaire de Yaoundé.
Calvin Job, l'avocat de la famille de Martinez Zogo explique que l'"on vient nous dire que finalement on ne sait pas si c'est Martinez qui a été assassiné. Nous sommes quand même à plus d'un an d'instruction et même l'ordonnance de renvoi marquait bien évidemment que c'est Martinez Zogo qui a été assassiné. On ose nous le dire que ce n'est pas le cas. Cela démontre une fébrilité dans le camp d'en face. Au lieu d'aborder les questions essentielles, ils abordent des questions périphériques."
Dans la foulée, les avocats de Maxime Eko Eko, l'ex-patron de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) ont demandé la libération de leur client en s'appuyant sur l'ordonnance du précédent juge qui avait ordonné sa libération le 1er décembre 2023.
Un avocat pour défendre l'Etat camerounais
La DGRE qui a d'ailleurs constitué un avocat pour défendre l'Etat du Cameroun. Ce que Jacques Mbuny, avocat de Justin Danwe, qui est lui aussi inculpé pour complicité d'assassinat, n'a pas apprécié.
Pour lui, "il s'agit de la liberté de plusieurs Camerounais. Vous savez qu'il y a pratiquement 14 agents de la DGRE. Mais cet avocat n'a pas été constitué pour défendre les intérêts de ces agents mais pour défendre l'État du Cameroun. Bien évidemment il y a un problème qui va se poser. L'Etat peut être déclaré civilement responsable de la mort de Martinez Zogo. Cela laisse présager les jours qu'on aura ici. On a l'impression que les agents de la DGRE ont été abandonnés."
Tous les accusés étaient présents à cette première audience à l'exception du journaliste Bruno Bidjang, un proche du célèbre homme d'affaires Amougou Belinga qui aurait été transféré à l'hôpital suite à un malaise.
Pour permettre aux parties de communiquer leur liste de témoins, et permettre au tribunal de répondre aux observations écrites des parties, l'audience a été renvoyée au 15 avril 2024.