L'alerte a été donnée par la Ligue des consommateurs burkinabè (LCB) qui, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale des droits des consommateurs, a dit tout haut, ce que les Burkinabè ressentent dans leur chair.
En effet, les produits de grande consommation connaissent une hausse continuelle et cela est particulièrement vrai dans le contexte du jeûne du ramadan. L'exemple le plus illustratif de cette situation est le non-respect des prix de vente des bouteilles de gaz butane. A la flambée des prix, il faut aussi ajouter la non- disponibilité de certains produits alimentaires et cela est particulièrement remarquable dans les zones sous blocus par les groupes armés terroristes qui tentent d'asphyxier les populations par tous les moyens.
A qui la faute, pourrait-on se demander ? D'abord, à la conjecture économique et politique internationale qui reste marquée par la guerre en Ukraine qui a désorganisé complètement les circuits de production et distribution de certains produits, notamment agricoles et énergétiques. Mais cette raison ne devrait, en principe, pas trop peser de nos jours à partir du moment où les différents Etats ont eu le temps de s'adapter à cette donne qui n'est plus nouvelle en trouvant de nouvelles sources d'approvisionnement.
La seconde explication de la flambée des prix est, sans doute, le contexte national caractérisé par l'insécurité. L'on sait, en effet, que les populations agricoles contraintes d'abandonner leurs terres n'ont pas pu produire, entrainant, du même coup, la raréfaction de nombreuses denrées alimentaires.
Le gouvernement dispose de tous les moyens pour que force reste à la loi
Mais au-delà de ces raisons, somme toute, compréhensibles, l'une des causes de la hausse des prix au Burkina Faso, ce sont les pénuries artificielles créées par les esprits malins qui entendent profiter de la mauvaise santé nationale pour se remplir les poches. L'on sait, en effet, qu'il est de coutume pour certains commerçants de thésauriser certains produits de grande consommation pour créer la rareté sur le marché à l'effet de les vendre plus cher.
Et c'est précisément pour ce cas précis que l'on peut être en parfait accord avec la Ligue des consommateurs burkinabè quand elle demande au gouvernement de prendre ses responsabilités vis-à-vis de ces commerçants indélicats qui prennent un malin plaisir à se repaitre du sang des populations. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le gouvernement dispose de tous les moyens pour que force reste à la loi. Ainsi, si l'appel de la LCB n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, l'on devrait s'attendre à des contrôles sur le terrain et ce, avec toute la rigueur qui va avec afin de démasquer les brebis galeuses et les soumettre à toute la rigueur de la loi.
Le gouvernement devrait aussi travailler à ouvrir, par le biais d'une diplomatie économique proactive, de nouvelles sources d'approvisionnement pour les denrées non produites sur place et, le cas échéant, à renforcer le tissu économique national afin qu'il ait une plus grande force de production au service des besoins de consommation des populations.
Mais en attendant, les consommateurs eux-mêmes peuvent aider le gouvernement à les aider en multipliant les actes de dénonciation et cela, sans état d'âme. Car, comme cela est connu. La pauvreté des Burkinabè n'est pas financière mais c'est surtout leur manque d'empathie. Et c'est précisément à cela qu'il faut s'attaquer en faisant sienne cette conclusion du poète : « maraudeurs, pas de pitié pour vous »