Après ses déclarations fracassantes ce week-end, le clan présidentiel a sorti lundi l'artillerie lourde pour clouer au pilori l'ancienne proche d'Andry Rajoelina. Le parti présidentiel TGV/IRD annonce des sanctions à l'encontre de celle qui a « trahi » et « retourné sa veste ».
Avec notre correspondante à Antananarivo, Sarah Tétaud
« Le pays a sombré dans le mal et l'injustice totale », a déclaré samedi, Christine Razanamahasoa. La présidente de l'Assemblée nationale de Madagascar a affirmé ne pas vouloir se rendre complice du « bourbier dans lequel on entraine le peuple » et qui serait dû, selon elle, « à une personne ».
Lundi, la riposte s'est organisée. Les premières balles ont été tirées par les députés du clan présidentiel. « Ce n'est pas la première fois que la présidente de l'Assemblée agit de manière à perturber la vie politique et en provoquant ce qui ressemble à un coup d'État ! », a déclaré le député Milavonjy Philobert. Et d'ajouter : « Selon notre règlement, les membres doivent faire en sorte de soutenir le président de la République pour avancer. Nous sommes contre les agissements de Christine Razanamahasoa et nous demandons au bureau politique de l'IRD de prendre des décisions. »
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Quelques heures plus tard, le bureau politique se réunit et annonce, par la voix de sa secrétaire générale Jocelyne Rahelihanta, prendre « des mesures ». « Elle a renié à la fois le parti politique qui l'a placé à la tête de l'Assemblée et le peuple qui l'a élue en tant que députée. Le parti ne tolère pas cette attitude et prendra des mesures strictes à la hauteur de ses actes », a estimé la secrétaire générale.
Interrogé en marge d'un événement, le président du Sénat a interpellé sa consoeur par médias interposés en la traitant d'égoïste et a fustigé son comportement « indigne de son âge ».
Enfin, c'est le secrétaire général national du parti présidentiel et ancien gouverneur de la région Analamanga, Hery Rasoamaromaka, qui a clôturé cette journée de règlements de comptes en proposant la sanction à celle qui s'est rendue coupable de trahison, dit-il : « C'est terriblement honteux ce qu'elle a fait ! Moi, je suggère qu'on applique l'article 72 parce qu'elle est complètement sortie du cadre ». L'article 72 de la Constitution stipule que « la déchéance d'un député peut être prononcée par la Haute Cour constitutionnelle s'il dévie de la ligne de conduite de son groupe parlementaire ». Un assainissement dans ses rangs que le parti présidentiel compte bien réaliser, même à deux mois du renouvellement de son Assemblée.