Tchad: Scènes d'émeute à Bongor, après la mort d'un homme tué par des douaniers

Un homme a été tué dimanche soir par des douaniers après un refus d'obtempérer. Des scènes d'émeute ont éclaté à Bongor, dans le sud-ouest du pays, après les faits.

Des dizaines de proches de la victime et de nombreux jeunes de quartiers fous de rage se sont attaqués au bureau de la douane de Bongor, ainsi qu'à des véhicules qui étaient sur place. Tout a été incendié. Ils ont ensuite tenté de s'attaquer au camp de la gendarmerie, où s'étaient réfugiés les douaniers. Fous de rage, ils se sont mobilisés après la mort d'un commerçant de la ville de Bongor, dans le sud-ouest du Tchad.

Tout a débuté lorsque les douaniers ont voulu contrôler l'homme qui a refusé d'obtempérer. Les douaniers se sont donc lancés dans une course poursuite à travers les rues de la ville. Ils ont renversé l'homme un peu plus loin, puis une altercation a eu lieu, durant laquelle le commerçant, soupçonné de fraude, a été tué de deux balles, reconnaît l'administration.

Une seconde victime, un curieux qui venait voir ce qui était en train de se passer, a été tué par une balle perdue, regrette le secrétaire général de la province, Gaspard Ndjingar, alors que onze civils sont également blessés, selon des témoins.

« Un baril de poudre prêt à exploser »

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Pour l'anthropologue Remadji Hoïnathy, de telles explosions de violence se sont multipliées au Tchad, parce que les douaniers, comme les forces de l'ordre et de sécurité, ont « tendance à faire un usage excessif de la force et en toute impunité ». Conséquence : « Les gens pensent qu'ils n'ont d'autre alternative que de se faire justice », explique-t-il.

Injustice, frustrations de toutes sortes ou encore manque de perspectives d'avenir pour les jeunes... « La société tchadienne est aujourd'hui un baril de poudre prêt à exploser », confirme le sociologue Felix Mbete. « Les gens ne voient plus l'État comme protecteur, mais comme un oppresseur. Ils s'en prennent donc à tous ses symboles. »

Et comme toujours, pour calmer la situation dans de tels cas, des pourparlers sur la question des compensations à verser aux familles des victimes étaient en cours jusqu'à lundi soir à Bongor, selon des sources familiales et administratives.

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