Madagascar: Crise du logement à Tana - Des solutions drastiques avancées

Le problème du logement nécessite des mesures drastiques mais ciblées. C'est ce que propose un rapport sur la restructuration des quartiers précaires.

Comment remédier à la « crise du logement » à laquelle fait face la ville d'Antananarivo ? Créer des logements sociaux ainsi qu'intervenir localement dans les quartiers définis comme «précaires». Voilà les propositions d'une étude menée par le Projet de développement urbain et de résilience (Produir). Le résultat est compilé dans un rapport sur la restructuration des quartiers précaires du Grand Antananarivo.

En effet, l'amélioration des conditions de logement figure parmi les mesures urgentes à prendre pour les autorités. Cela se fera toutefois à l'aide d'une coopération entre toutes les entités impliquées, à commencer par les Collectivités territoriales décentralisées (CTD), l'État et le secteur privé.

Constructions précaires

La restructuration des quartiers précaires peut avoir différentes retombées. À commencer par la réduction des inégalités. Le développement à deux vitesses est flagrant. Les bidonvilles pullulent à quelques mètres des quartiers huppés ou commerciaux. Offrir des logements décents permet de «créer des opportunités pour tous», peut-on lire dans le rapport. L'amélioration des conditions de vie de ces mêmes populations vulnérables figure parmi les enjeux d'un remodelage de l'espace urbain.

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«Cet enjeu qui est au coeur du projet de restructuration vise à offrir à tous les habitants des quartiers précaires un environnement sûr, sain et propice à leur épanouissement. Il s'agit de fournir aux habitants des logements décents, un meilleur accès aux services essentiels (eau potable, hygiène et assainissement, électricité, etc.) ainsi que des infrastructures de base adéquates», poursuit l'étude.

Les problèmes liés à la question de l'habitat sont divers. Actuellement, les logements décents se tarissent au profit de logements précaires qui grignotent du terrain. Les prix de l'immobilier flambent également. La promiscuité de l'habitat peut se voir à chaque coin de rue. L'habitat précaire représente 25% des constructions au sein de la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA). Cela est d'autant plus flagrant que, sur les vingt dernières années, le nombre des constructions précaires a quasiment grimpé en flèche jusqu'à 50%. Selon les explications, cette situation est liée, entre autres, « à un fort accroissement démographique renforcé par un flux migratoire important ».

Le secteur de la construction dans le pays est caractérisé par un niveau élevé de « non-formalité ». On sait actuellement que 70% des habitations ne suivent pas les normes actuellement. L'accès au logement décent n'est pas non plus une tâche aisée. Les procédures sont complexes. Pour l'enregistrement des biens immobiliers ou encore les différents processus de transfert de propriétés par exemple. Selon un rapport de 2019, « Un transfert de propriété nécessite de passer par six étapes officielles et de payer en moyenne 1 600 dollars (soit plus de 7 millions d'ariary, ndlr). Ces procédures sont hors de portée de la grande majorité de la population ».

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