Ile Maurice: Le patronat adresse ses préoccupations au gouvernement

Après une pause marquée par une série d'événements nationaux, les consultations pré-budgétaires ont repris jeudi dernier au siège du ministère des Finances à Port-Louis. Le ministre Renganaden Padayachy a ainsi rencontré divers acteurs du secteur privé.

Les discussions sur le Budget 2024-2025 ont débuté jeudi dernier avec la Chambre d'agriculture de Maurice et le Mauritius Sugar Syndicate. Lors de cette rencontre, les mêmes défis auxquels est confronté le secteur agricole à Maurice ont été de nouveau soulevés, notamment le manque de main-d'oeuvre, la gestion de l'eau, l'augmentation des coûts de production, la nécessité de former la main-d'oeuvre, ainsi que l'émergence de nouvelles cultures «Nous faisons tous les ans des propositions pour des solutions. C'est la prérogative de l'État d'implémenter les solutions», a soutenu Jacqueline Sauzier, secrétaire générale de la Chambre d'agriculture.

Face à la multitude de problèmes auxquels est confronté ce secteur, l'idée d'attirer les jeunes pour assurer la relève a également été avancée. Un autre aspect abordé avec le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, est la nécessité de rendre le secteur agricole rentable dans un contexte où les prix augmentent et où les coûts de production deviennent de plus en plus difficiles à supporter pour les consommateurs. Jacqueline Sauzier a indiqué que les propositions sont présentées au ministre des Finances dans l'optique qu'elles se transforment en «opportunités». De plus, ces échanges ont également permis à la secrétaire générale d'exposer la vision d'un secteur agricole durable, moderne et inclusif, impliquant tous les acteurs de la chaîne de valeur agricole.

%

Par ailleurs, Devesh Dukhira, Chief Executive Officer (CEO) du Mauritius Sugar Syndicate, a plaidé pour que le marché local du sucre soit «verrouillé», arguant que Maurice produit un excédent de sucre. «Il n'y a aucune raison d'importer du sucre.» Pour garantir la compétitivité de Maurice, il a également insisté sur la nécessité d'améliorer l'efficacité des activités portuaires. De plus, il a demandé une révision de la rémunération de la bagasse, fixée en 2021, afin de l'ajuster au niveau actuel. Il a souligné la nécessité de renforcer le soutien gouvernemental en matière de durabilité, affirmant que «30 % de la production de Maurice est durable et qu'il est ambitieux de dépasser ce seuil».

Renforcer l'image du centre financier

Face à la concurrence internationale, Mauritius Finance a vivement plaidé pour accroître la visibilité de Maurice. «Nous devons être présents de manière plus marquée sur divers canaux de communication. Il est également nécessaire de réévaluer notre Unique Selling Proposition (USP). Devons-nous utiliser les mêmes éléments de notre USP ou les réinventer en fonction de notre contexte ?», s'est interrogé Shamima Mallam-Hassam, présidente de la Mauritius Finance, jointe au téléphone après sa rencontre avec le Grand argentier.

Elle souligne qu'année après année, une demande similaire est adressée au gouvernement pour accorder une plus grande importance à la promotion et à la visibilité de Maurice. «Des efforts ont été déployés, mais ils ne sont pas à la hauteur de nos attentes.» Une des recommandations de l'association inclut également une amélioration du «ease of doing business» pour instaurer un environnement propice aux affaires à Maurice. «Nous rencontrons des retards au niveau des autorités. Dans un contexte de concurrence intense, nous devons réagir promptement», souligne-telle car ces retards engendrent des problèmes pour le secteur.

L'association insiste également sur la nécessité de plus de certitudes en matière de fiscalité. «Nous devons évaluer si notre système fiscal est toujours adapté au contexte international. Actuellement, il y a trop d'incertitudes en matière de taxes, ce qui n'offre pas de garanties aux investisseurs souhaitant venir à Maurice», explique-t-elle. De plus, l'association a demandé au gouvernement d'accorder une attention particulière aux petitsventure capital funds qui ne peuvent être traités de la même manière que les grands. «Si nous n'agissons pas, les investisseurs se tourneront vers d'autres juridictions», met-elle en garde.

La question de la capacité humaine a également été soulevée, avec des propositions visant à résoudre ce problème. En ce qui concerne la fuite des cerveaux de ce secteur, elle avance que le problème semble s'être quelque peu atténué au cours du mois précédent. Cependant, elle regrette que des destinations qui développent leur centre financier attirent les professionnels locaux, qui préfèrent répondre positivement à la demande de recruteurs étrangers.

Par ailleurs, le Mauritius Africa FinTech Hub, représenté par sa CEO, Benazeer Saïdoo, a présenté ses propositions qui concernent la blockchain, la banque ouverte, l'e-KYC (Know Your Customer électronique) et des campagnes promotionnelles visant à accroître la visibilité de la loi sur les services d'offres d'actifs virtuels et de jetons initiaux.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.