La course à la présidence de la Commission de l'Union africaine est ouverte. Pour cette fois, le continent s'est plié au principe de la Présidence tournante en confiant à l'Afrique de l'Est la responsabilité de présider sa destinée. Les chefs de l'Etat de l'organisation panafricaine seront donc appelés à choisir parmi les candidats avancés par l'Afrique de l'Est. Pour l'heure, deux potentiels candidats émergent du lot : Hery Rajaonarimampianina et le kenyan Raila Odinga.
Des indiscrétions dans le milieu diplomatique au niveau continental confient que l'ancien président de la République, Hery Rajaonarimampianina, est vivement sollicité par de hautes personnalités africaines et de la sphère diplomatique africaine. Ce choix résulte de son parcours en tant qu'ancien chef d'État ayant des expériences reconnues en matière de gouvernance et de développement économique et social. Ses expériences politiques font aussi sa réputation au même titre que ses rôles et initiatives pour l'Afrique. De ce fait, beaucoup de capitales africaines attendent et suivent avec intérêt que la candidature d'Hery Rajaonarimampianina soit actée par le gouvernement de Madagascar.
Silence. Depuis l'élection présidentielle malgache, en novembre dernier, qui a vu la victoire au premier tour d'Andry Rajoelina, Hery Rajaonarimampianina a préféré garder le silence. Et, même après la publication de plusieurs articles dans des journaux internationaux sur son éventuelle candidature à la présidence de la Commission de l'Union africaine, l'ancien président de la République reste toujours bouche cousue. Toutefois, nous avons réussi à joindre l'ancien chef de l'État et obtenir des réponses sur certaines questions autour de sa position dans la politique intérieure du pays, sa place dans le parti HVM et son éventuelle candidature à la présidence de la Commission de l'Union africaine.
Politique intérieure. À propos de la politique intérieure du pays, Hery Rajaonarimampianina a souligné qu'il se doit d'observer le silence sur les affaires nationales du pays compte tenu de son rôle de chef de mission d'observation électorale de l'Union africaine durant la dernière élection présidentielle congolaise (RDC). En tant qu'émissaire officiel de l'organisation panafricaine, il y a aussi consacré son temps et ses efforts. « De même, depuis que des hautes personnalités africaines m'ont sollicité et encouragé pour la présidence de la Commission de l'Union africaine, j'y travaille et y consacre tout mon temps », a affirmé l'ancien président de la République pour expliquer son silence sur les affaires nationales. « Être candidat de mon pays dans cette course à la présidence de la commission de l'Union Africaine m'engage à observer indépendance et neutralité vis-à-vis des affaires politiques nationales ».
2019. Quant au lien qu'il entretient avec le parti HVM, l'ancien président de la République a indiqué que rien n'a changé depuis sa prise de fonction à la présidence de la République. « Je suis certes le président d'honneur du HVM. Mais, je n'ai jamais assumé des fonctions exécutives au sein du HVM. Donc, il est logique et normal qu'il revienne au président exécutif d'assumer la conduite du parti et d'être au-devant de la scène. Le président exécutif du HVM est Rivo Rakotovao », a expliqué Hery Rajaonarimampianina. Une manière aussi d'expliquer son silence sur la position du HVM. D'ailleurs, ce n'est pas nouveau puisque le l'ancien Chef de l'Etat, qui est établi en France depuis 2019, s'est gardé de commenter les affaires nationales laissant à l'exécutif de son parti de s'exprimer. Et son retour au pays pour l'élection de 2023 est le fruit d'une sollicitation des membres de son parti et de ses sympathisants.
Gouvernement. Sur sa possible candidature à la présidence de la Commission de l'Union africaine, l'ex-Chef de l'Etat a révélé : « J'ai été sollicité et encouragé par des personnalités politiques et diplomatiques du continent africain vu que le principe de présidence tournante a été décidé afin choisir le futur exécutif de l'organisation panafricaine issu des pays de l'Afrique de l'Est ». Et lui de continuer : « J'affirme ma disponibilité pour être candidat à la présidence de la Commission de l'Union africaine. Nous attendons que le gouvernement de Madagascar présente ma candidature officielle ». Il est important que le candidat à la présidence de la Commission de l'Union africaine soit présenté et soutenu par le gouvernement de son pays. Hery Rajaonarimampianina attend donc l'acte officiel de la partie malgache.
Occasion rare. L'accession d'une personnalité malgache à la présidence de la Commission de l'Union africaine est une des rares occasions pour faire rayonner Madagascar. La présidence tournante de la fonction exécutive de l'organisation panafricaine ne reviendra plus aux pays de l'Afrique de l'Est avant plusieurs dizaines d'années puisqu'il sera confié prochainement à l'Afrique de l'Ouest, puis à l'Afrique du Nord et à l'Afrique centrale. Donc, cette fois, c'est une occasion rare pour la présidence d'Andry Rajoelina de faire rayonner ses valeurs et le pays.
Engagement. Et pourquoi Madagascar ne gagnerait-elle pas le pari de présider aux destinées de l'Union africaine avec Andry Rajoelina et Hery Rajaonarimampianina ? Les deux hommes laisseront une empreinte indélébile sur l'histoire de l'Afrique. Les deux hommes politiques ayant des influences certaines sur les chefs d'État africains et dans la diplomatie internationale en travaillant ensemble réussiront à relever le défi pour faire rayonner Madagascar sur l'Afrique et à faire entendre la voix de Madagascar et de l'Afrique à travers le monde. L'engagement des deux hommes n'est pas à remettre en question. Seulement, sauront-ils unir leurs forces ?