Le media français, Les Échos, s'est fait écho le 25 mars 2024, de ce « qu'à l'approche de Pâques, le cours du cacao poursuit sa folle ascension ». La spéculation a dépassé les 9.000 dollars la tonne pour la première fois de son histoire, sur fond de pénuries de fèves, selon Les Échos.
Le media français de rappeler qu'au début de l'année, le cacao se négociait à moins de 4.200 dollars la tonne. Par conséquent, les contrats à terme, qui ont augmenté d'environ 50 % rien que ce mois-ci, ont déjà plus que doublé par rapport à l'an dernier, peut-on lire. La cause de cette hausse des cours est à rechercher au niveau de la baisse de l'offre. Puisque le18 mars 2024, l'Organisation internationale du cacao (Icco) - dont le siège est à Abidjan - a indiqué que la production de la campagne 2023-2024 a chuté de 11 %, passant de 4,449 millions de tonnes à 4,996 millions de tonnes. L'instance estime que ce déficit e 74 000 tonnes pourrait s'aggraver avec 300 000 tonnes supplémentaires.
Du 19, 20, 21, 22 et 25 mars 2024, cette montée des cours de la tonne s'est faite de façon régulière. Ainsi, l'on note sur la place de Londres et en Livres Sterling, respectivement 6,088.33 ; 6,327.67 ; 6,521.33 ; 6,837.00, 7,545.33. Sur la période, la place de New York et en dollars, la tonne s'est échangée contre 7,413.00 ; 7,770.67 ; 7,915.00 ; 8,254.33 et 9,025.00. Au même moment, les prix de l'Icco ont suivi la même tendance tant Livres Sterling qu'en dollar. Aux différentes dates susmentionnées, les prix de la tonne fixés en Livres Sterling sont respectivement 7,584.46 ; 7,913.37 ; 8,091.21 ; 8,437.72 et 9,285.87. En dollar : 6,981.88 ; 7,286.23 ; 7,449.98 ; 7,807.43 et 8,568.53.
De la durabilité
Cette embellie des prix aura-t-elle un impact sur les revenus des producteurs ? Dans tous les cas, Côte d'Ivoire, premier producteur mondial avec environ 40 %, décide de l'arrêt de la vente du cacao produit des forêts classées à partir de 2025. Ce, conformément à son engagement contre les effets des changements climatiques. C'est en cela qu'une délégation du Conseil du café-cacao du Lôh-Djiboua, en partenariat avec la zone de l'Agence nationale d'appui au développement rural (Anader) de Divo, a organisé le 22 mars 2024, une campagne de sensibilisation des producteurs locaux sur la pratique de l'agroforesterie et l'arrêt de l'exploitation des forêts classées, au risque de ne pouvoir vendre leur production, selon l'Agence ivoirienne de presse (Aip).
Le prix de la tonne affiché le 25 mars 2024 suscite de nombreux commentaires, notamment en Côte d'Ivoire où les revenus sont au coeur des débats depuis plus d'une décennie maintenant. Ce, tant en interne qu'entre les gouvernements ghanéens et ivoiriens (60 % de la production mondiale) d'une part et l'industrie du chocolat d'autre part.
Citant le Bureau du Fonds des Nations unies pour l'éducation et la culture dans le pays (@UNICEF_CIV) à la faveur de la visite de la Reine Mathilde en terre ivoirienne, le Palais royal belge (@MonarchieBe) avait souligné cette urgence en rappelant que « La Côte d'Ivoire est le principal exportateur mondial de cacao et représente à lui tout seul 45% de la production globale ». Et d'ajouter que le secteur cacaoyer fait vivre près de 6 millions d'Ivoiriens et est donc crucial pour le développement socio-économique du pays ».
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