« Tabataba » (1988) de Raymond Rajaonarivelo sera projeté au Musée de la Photo à Anjohy demain à partir de 10 h. L'histoire tourne autour des événements autour du 29 mars 1947. Il faut souligner que très rares sont les films, même les documentaires, sur cette période douloureuse pour Madagascar. Puisque des dizaines de milliers de Malgaches ont péri par la main des Français colons, le réalisateur revient alors sur la préparation du « soulèvement » national, avec des héros un peu caricaturaux, toutefois téméraires. Des personnages, des « héros » mettant du cœur à l'ouvrage.
Niveau martial, des paysans à qui des armes sont tombées, d'un coup, entre les mains. De quoi cristalliser le lexique et l'imaginaire du « fahavalo », ou ennemi, souvent utilisé par l'administration coloniale à l'encontre des patriotes. Même si la caméra accompagnait souvent les arcanes des troupes, des amateurs dans l'ensemble, anti-occupation française. Avec un jeu distancié sur les personnages principaux, « Tabataba » est plutôt un film adressé à un regard sans favoritisme. Le génie de Raymond Rajaonarivelo, l'exploitation des non-dits, les oralités qui entourent le 29 mars 1947. Bien au-delà de ce que les livres de recherche proposent. De quoi inciter les auditoires à vouloir connaître plus sur les villages, les déroulés de cet évènement tragique.