Kaolack — Les patrouilles mixtes convenues par les armées sénégalaises et gambiennes, au-delà de leur apport dans le renforcement de la sécurité, visent à prévenir litiges et différends à la frontière des deux pays, a indiqué le colonel Diouma Sow, commandant la zone militaire numéro 3, couvrant les régions administratives de Kaolack, Kaffrine et Fatick, au centre du pays.
Les armées du Sénégal et de la Gambie ont annoncé planifier des patrouilles mixtes entre la zone militaire numéro 3 basée à Kaolack et le deuxième bataillon d'infanterie de la Gambie pour sécuriser la frontière commune entre les deux pays.
Dans cette perspective, une rencontre de deux jours s'est ouverte mercredi à Kaolack, pour faire la planification de la première patrouille, qui devrait consacrer la matérialisation de l'accord de défense et de sécurité conclu entre les deux Etats en 2017.
"L'objectif de tout cela, c'est d'être proches des populations, qu'elles se sentent en sécurité mais aussi qu'elles sachent que, puisque nos chefs et les autorités suprêmes des deux pays ont décidé de s'asseoir autour d'une table, il ne peut pas y avoir de litiges, de différends au niveau de la frontière", a expliqué le colonel Diouma Sow, en parlant de ces patrouilles.
"Tout est parti de la volonté" des deux chefs suprêmes des armées des deux pays. "Par la suite, en mi-janvier 2024, un comité bipartite s'est tenu à Ziguinchor (sud) pour harmoniser et essayer de voir comment être beaucoup plus efficaces au niveau de la frontière que nous partageons avec la Gambie", a expliqué le colonel Sow.
"Parmi les conclusions de cette réunion bipartite, signale-t-il, il a été retenu la décentralisation des patrouilles, et c'est la zone militaire numéro 3 qui devait conduire, à partir du mois d'avril et vers la fin de l'année, des patrouilles avec le deuxième bataillon d'infanterie gambien".
Selon le commandant de la zone militaire numéro 3 du Sénégal, c'est en prélude de cette opération de sécurisation des frontières sénégalo-gambiennes que cette réunion a été tenue à Kaolack.
La rencontre devrait notamment permettre de connaître la date de "démarrage, la durée de ces patrouilles, par où elles vont passer, de quel volume de forces et de quels moyens logistiques a-t-on besoin".
"Si on est de part et d'autre de la frontière, les populations nous verront ensemble et on va échanger avec elles. L'autre point, c'est la sécurité, notamment les attaques à mains armées, les vols de bétail entre autres. Sur la base de renseignements, nous allons essayer de visiter tous ces points de passage non officiels", a encore expliqué le colonel Diouma Sow.
Les patrouilles mixtes permettront également de lutter contre les trafics dont beaucoup se déroulent au niveau de la frontière, selon le commandant de la zone militaire numéro 3, qui couvre les régions de Fatick, Kaffrine et Kaolack.
"Avec le renseignement que nous avons et la collaboration des populations, nous pourront les dissuader et/ou mettre la main sur les malfaiteurs", a indiqué le colonel Sow.